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Gaz, hydrogène vert et électricité solaire

L’Algérie s’assure sa niche

Ensoleillement exceptionnel, importantes réserves en gaz, partenariat gagnant-gagnant, l’Algérie s’assure déjà sa niche.

Le développement du mix énergétique algérien est une réalité palpable. Sur l'axe de l'énergie solaire, comme sur celui de l'hydrogène vert, l'on n'est plus au stade des études d'impact et autres essais de faisabilité, ou encore des questionnements sur la rentabilité de certains investissements lourds. Les tergiversations européennes sur le potentiel réel de l'Algérie en matière d'énergie durable est relégué au passé. Pour preuve, il n'est pas question actuellement d'adosser n'importe quelle démarche sur le dos de fondations comme ce fut le cas pour le fameux projet «Desertec». Disons-le donc clairement, on ne rigole plus avec l'Algérie. l'Union européenne, qui barguignait autour du financement de pareils projets, a bel et bien sorti le carnet de chèques pour entamer le chantier de l'hydrogène vert et celui du câble sous-marin, la liant à l'Algérie et destiné à alimenter le Vieux Continent en électricité, notamment verte.
Cette prouesse historique, qui fait tourner l'axe de la dépendance énergétique européenne de la Russie vers l'Algérie, n'est pas le seul fait des énergies renouvelables. Les pays de l'UE savent, en effet, qu'en l'état du développement scientifique, le solaire, comme l'éolien sont deux énergies alternatives. Ils ont toujours besoin du bon vieux gaz naturel. Et celui-ci est abondant en Algérie. Mieux encore, les réserves sont régulièrement renouvelées.
Des gigas contrats sont signés avec les plus prestigieuses compagnies gazières. Ces dernières, détail important, sont de nationalités américaine, italienne, russe et chinoise, pour ne citer que celles qui donnent un aperçu on ne peut plus précis sur le large éventail dont bénéficie l'Algérie en matière de partenariat. La diversité des horizons idéologiques qui sous-tendent ces compagnies accordent à l'Algérie une marge de manoeuvre considérable.
Il faut souligner également que le déploiement sur le front du gaz est plus «pluriel» qu'on ne pourrait le penser. Notons, à ce propos, les actions de prospection que mène la Sonatrach dans le voisinage, notamment au Niger, pays signataire du fameux gazoduc transsaharien qui prend son origine au Nigeria, immense réserve gazière africaine. Les Européens suivent avec intérêt le grand chantier algéro-nigéro-nigerian. C'est le signe probant d'une meilleure sécurité énergétique pour leur continent. Une garantie de stabilité, alliée avec les autres ressources que propose déjà l'Algérie.
Notons que toutes ces énergies, électricité comprise, traversera une partie de l'Afrique et reliera l'Europe à travers une liaison sous-marine afro-européenne. C'est une nouvelle page d'Histoire qui s'écrira entre deux blocs civilisationnels qui s'étaient longtemps combattus et qui envisagent, en pleine crise économique que subit l'Europe de plein fouet, de s'associer sur un projet vital.
La symbolique peut paraître quelque peu forcée, mais lorsqu'on se rend compte de l'ampleur que prend la guerre énergétique, ces dernières années, on peut mesurer tout l'intérêt de créer une zone de coopération pacifiée qui prépare sereinement l'après -pétrole et l'après -gaz. Il reste que l'on n'est pas encore parvenu à cette ère de coopération nord-sud. Les relations internationales sont régies par les rapports de forces. Aussi, devrions-nous nous attendre à des tentatives de «passage en force» de certaines forces politiques en Europe auprès de quelques États africains, dans le but d'affaiblir leur position.
Il reste, qu'en tout état de cause, l'objectif de l'Algérie n'est pas seulement de placer son gaz en Europe et ailleurs, mais de réussir sa propre transition énergétique en développant un mix diversifié qui servira à terme à alimenter l'économie nationale, tout en le rentabilisant à travers des contrats d'export.
À court terme, il est question de fournir 10% des besoins européens en hydrogène vert. Mais ce n'est là qu'une première étape.
Car à très lointaine échéance, lorsque l'énergie fossile aura été complètement «siphonnée», le marché énergétique mondial s'effondrera. L'avenir est aux marchés régionaux dynamiques et rentables. Avec son ensoleillement exceptionnel, ses immenses réserves en gaz de schiste et un partenariat gagnant-gagnant avec le Nigeria et l'Europe, l'Algérie s'assure déjà sa niche.

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