L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Hommage de Macron au chahid Ali Boumendjel

«L'Algérie prend acte avec satisfaction»

La position de M.Macron devra également ouvrir de nouveaux horizons pour un dialogue apaisé, constructif et tourné vers l'avenir.

Le traitement du contentieux de l'Histoire entre Alger et Paris s'accélère. En l'espace de quatre jours, le pendule mémoriel a oscillé jusqu'à produire des sonorités positives d'un côté comme de l'autre. Tout a commencé lundi 1er mars quand le Haut représentant de la République française, l'ambassadeur François Gouyette, a déclaré dans un entretien accordé à L'Expression, que «le président Macron a engagé une démarche de reconnaissance lucide des crimes commis durant la période coloniale». L'ambassadeur a presque laissé entendre que l'Elysée attend du répondant de la part d'Alger quand il soutient, dans le même entretien, que la démarche de la France s'inscrit dans «une volonté sincère d'apaisement des mémoires, en France comme dans notre relation avec l'Algérie». Le soir même, le président Tebboune est entré en scène. Lors de son entrevue avec des responsables de médias nationaux, Abdelmadjid Tebboune a mis en avant sa relation «cordiale» avec le président français, «qui a permis d'atténuer une certaine crispation dans les positions». Le président Tebboune a fait remarquer que «les bonnes relations de l'Algérie ne sauraient l'être au détriment de l'Histoire ou de la mémoire».»Nous ne renoncerons jamais à notre mémoire qui ne peut faire l'objet de marchandage, mais les choses doivent se régler intelligemment et sereinement», a-t-il souligné. Le lendemain, le chef de l'État français, Emmanuel Macron, a fait un pas de plus dans le sens de l'apaisement des mémoires. Un communiqué de l'Elysée annonce qu'il a reconnu que l'avocat et militant pour l'indépendance de l'Algérie, Ali Boumendjel militant, avait été «torturé et assassiné», en 1957, par l'armée française, qui avait maquillé ce meurtre en suicide. Audacieux, le geste a été salué par l'Algérie qui a pris acte avec satisfaction, de la décision du président français de rendre hommage au chahid Ali Boumendjel. «En décidant d'honorer la famille du chahid et recevoir ses petits-enfants à l'Elysée, le président français a pris une initiative louable, qui intervient dans le cadre des bonnes intentions et d'une véritable volonté d'intensifier le dialogue entre l'Algérie et la France concernant la période coloniale», lit-on dans une dépêche diffusée par l'agence officielle APS. La position du président français a eu un écho favorable auprès des Algériens et sera suivie, selon le communiqué de la Présidence française, d'autres démarches abondant dans le contexte de ce que le président Macron a appelé «apaisement de la mémoire». La position de M. Macron devra également ouvrir les horizons d'un dialogue qui sera sans doute constructif et réalisera ce qui est escompté pour l'avenir. Pour ce qui est du passé, sa place est certes importante en Algérie, mais n'empêchera pas la construction d'un avenir en toute souveraineté et en collaboration avec ceux qui le désirent réellement. «À travers une telle initiative, l'Algérie et la France peuvent aller de l'avant dans des relations stables et sereines, dans une véritable réconciliation et dans une coopération multiforme», a ajouté la même source.
Classant le dossier mémoriel parmi leurs priorités, Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron veulent aller vite. Les deux présidents sont décidés à «finir le travail historique» pour permettre «la réconciliation des mémoires». Ils veulent surtout aller vite, car bousculés par deux importantes échéances. La première concerne l'élection présidentielle française qui interviendra au courant du mois de mai 2022 et la seconde porte sur la célébration du 60e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, le 5 juillet 1962. Parmi les autres gestes symboliques possibles, Benjamin Stora préconise, notamment de faire entrer au Panthéon l'avocate Gisèle Halimi, figure d'opposition à la guerre d'Algérie, d'accorder une plus grande place à l'histoire de la France en Algérie dans les programmes scolaires ou encore de restituer à Alger l'épée de l'émir Abdelkader, héros de la résistance à la colonisation française.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours