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L’Algérie pays à fortes potentialités

L’Algérie possède d’importantes potentialités pour le développement du tourisme, secteur longtemps laissé-pour-compte et facteur de croissance et surtout de création d’emplois, mais qui nécessite une autre approche, aussi bien au niveau des décideurs que du simple citoyen.

L'Algérie possède un littoral de plus de 1600 kilomètres, une cité antique (Djemila) dans les Hauts-Plateaux à Sétif, un canyon à couper le souffle (Ghoufi) dans les Aurès, des ksour dans la Vallée du M'zab, le majestueux mont d'Assekrem à Tamanrasset, les gravures rupestres (Tassili n'Ajjer) à Djanet dans le Grand Sud... À première vue, l'Algérie dispose de richesses inestimables qui peuvent séduire les touristes du monde entier. Pourtant, ces derniers ne se bousculent pas pour visiter le pays. Les quelques chiffres annoncés de temps à autre par les cadres du secteur donnent une idée de l'ampleur du retard accusé dans le développement de ce pan important de l'économie bien que les responsables du secteur ne cessent de réaffirmer la volonté des pouvoirs publics de relancer le secteur pour le développement et la diversification d'une économie trop dépendante des hydrocarbures.
Le ministère du Tourisme, selon ses propres données, a approuvé le lancement de 2500 projets afin de relancer le tourisme, ce qui permettra de créer plus de 170 000 nouveaux postes d'emploi, que plus de 751 nouveaux hôtels sont en cours de réalisation, avec une capacité de 10 000 lits d'ici à 2024 et 100 projets touristiques devaient entrer en service en 2022, assurant plus de 7500 emplois, la finalisation de l'étude de 48 zones proposées et l'approbation de 38 autres plans en vue d'assurer 660 lots de terrain au profit d'investisseurs réels, en plus du réaménagement des routes et des pistes dans neuf ZET et la réalisation graduelle des travaux d'aménagement au niveau de 116 sites d'expansion touristique selon les priorités, politique articulée autour de la réalisation de cinq opérations consistant en le réaménagement et la garantie du foncier touristique, la promotion du tourisme domestique, le développement du tourisme thermal, la mise en oeuvre du plan ‘'Destination Algérie''afin d'atteindre plus de 3 millions de touristes à l'horizon 2024 et 5 millions entre 2025/2026». Cependant, existent plusieurs obstacles au développement du tourisme en Algérie qui empêchent le tourisme de décoller correctement: premièrement, le peu d'intérêt accordé à ce secteur vu la faiblesse du budget qui lui est alloué. Ainsi, dans la loi de finances pour l'exercice 2022, le secteur du tourisme et de l'artisanat bénéficie d'un budget de 3,5 milliards de DA (environ 25 millions de dollars), bien qu'en augmentation par rapport à 2021 (3,25 milliards de DA). Deuxièmement, les obstacles bureaucratiques et administratifs qui empêchent l'aboutissement des projets touristiques, qui constituent une source importante de devises et un excellent promoteur de la destination Algérie, car le fait d'attirer des touristes étrangers est un processus qui doit s'accompagner d'un ensemble de procédures administratives qui nécessitent une coordination étroite entre les secteurs concernés, tels que les ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères, la Défense nationale, notamment dans les zones désertiques où la sécurisation des circuits touristiques doit être maximale.
Selon des experts du secteur, la réalité révèle que les procédures prévues par la législation algérienne exigent de l'investisseur qu'il effectue 14 étapes complètes avant la réalisation de son projet, sachant que l'investisseur en Tunisie et au Maroc passe par des étapes allant de 5 à 7 étapes administratives. Troisièmement, lié à l'obstacle précédent, l'immobilier touristique est l'un des principaux obstacles auxquels se heurtent les investisseurs, qu'ils soient locaux ou étrangers, compte tenu de la complexité des procédures d'obtention de tels biens et des prix élevés de l'autre.
Quatrièmement, le manque d'infrastructures touristiques, la détérioration de l'environnement, le déficit dans la promotion de la destination Algérie, les difficultés pour l'obtention de visa pour les touristes étrangers, la cherté des tarifs pratiqués au niveau des établissements hôteliers, la cherté des prix des billets d'avion, tant au niveau national qu'au niveau international.
Cinquièmement, le développement du tourisme, ce n'est pas seulement une question de moyens, mais cela implique avant tout une culture.
Le tourisme nécessite de traiter les touristes avec honnêteté, politesse, respect et un bon esprit pour donner une bonne impression de soi d'abord et du pays en général; il est nécessaire d'avoir une sorte de culture touristique à l'avenir et cela est presque absent dans la société algérienne.
...En conclusion, le développement du tourisme en Algérie, tout autant que l’agriculture et son corollaire, une nouvelle politique de l’eau, doivent être repensés car facteurs de croissance et créateurs de nombreux emplois directs dans les activités purement touristiques : hébergement, transport, agences de voyages et tour- opérateurs, et indirects dans certains transports, restaurants, des centres de loisirs et d’animation, des centres de sports et des stations thermales et des emplois induits qui correspondent à des activités non touristiques par nature, mais productrices de biens et de services qui sont consommés par les touristes : emplois dans l’agriculture, l’artisanat.
Il s’agira dans toute politique touristique cohérente de différencier plusieurs segments : le tourisme pour les étrangers où une fraction de la jeunesse accorde une importance à la biodiversité et la protection de l’environnement due au réchauffement climatique, le tourisme pour les ménages aisés algériens, le tourisme pour les couches moyennes à revenus intermédiaires et le tourisme populaire. D’où l’importance d’un changement radical de gouvernance central et surtout local par une réelle décentralisation, le tourisme étant par essence une activité flexible, qui ne s’accommode pas du poids de la bureaucratie.

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