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Mix énergétique

L'Algérie parie sur le nucléaire civil

Le président de la République entend débarrasser le pays de sa dépendance en matière de nucléaire civil.

L'Algérie fait un pas de plus dans le nucléaire civil. Elle est en train de renforcer ses partenaires internationaux dans le domaine. Après un premier rapprochement avec la Russie, le pays se tourne encore une fois vers la Chine. Le partenaire historique pourrait ainsi l'aider à enrichir son projet nucléaire civil et faire face aux besoins croissants en énergie et en solutions médicales. Le pays aspire à une démarche de mix énergétique et d'indépendance technologique. C'est ainsi que dimanche dernier, une délégation de haut niveau de la Compagnie nucléaire nationale chinoise (CNNC), conduite par le vice-président Qiao Gang, a été reçue par le ministère de l'Énergie et des Mines à Alger. Au coeur des discussions avec le secrétaire général du ministère, Abdelkrim Aouissi, et le commissaire à l'Énergie atomique, Abdelhamid Mellah, figuraient les perspectives de coopération en matière de technologies nucléaires médicales. Cette visite marque un tournant pour le pays qui voit dans le nucléaire une réponse aux besoins pressants de traitements contre le cancer, via la production de radiopharmaceutiques et le développement d'outils de diagnostic avancés. L'objectif de l'Algérie est clair: assurer un partenariat gagnant-gagnant avec la Chine pour bénéficier du transfert de technologie. Le pays espère ainsi renforcer son autonomie en matière de santé et répondre aux besoins médicaux de sa population, tout en posant les bases d'un avenir énergétique diversifié. Ce nouvel accord avec la Chine fait écho à un mémorandum signé plus tôt cette année avec la Russie. En mars, l'Algérie et Rosatom, l'entreprise publique russe spécialisée dans l'énergie nucléaire, ont formalisé une coopération axée sur l'utilisation pacifique du nucléaire. Ce partenariat, couvrant les années 2024 et 2025, prévoit une collaboration dans des domaines variés: la production de produits pharmaceutiques nucléaires, les traitements par rayonnement, les réacteurs de recherche, et la formation technique et scientifique. La volonté de développer le nucléaire civil en Algérie remonte aux années 1980. Le pays a déjà mis en service deux réacteurs nucléaires à des fins de recherche, l'un à Draria en 1989 avec l'aide de l'Argentine, et l'autre en 1993 grâce à une collaboration avec la Chine. Toutefois, en raison de la décennie noire et des contraintes financières des années 1990, le programme nucléaire algérien avait été temporairement mis en veille. En 2008, l'Algérie avait de nouveau affiché des ambitions pour relancer le secteur, notamment avec la France et les États-Unis. Cependant, les crises économiques mondiales ont retardé cette relance. L'Algérie, signataire du Traité de non-prolifération nucléaire depuis 1995, maintient son engagement en faveur de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. Le programme nucléaire est étroitement encadré par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui assure des inspections régulières pour garantir la conformité des installations algériennes aux standards internationaux. L'arrivée du président Tebboune à la tête du pays a remis au goût du jour ces ambitions, parallèlement à celle d'un programme spatial. Les deux ont des buts civils qui entrent dans sa vision stratégique de souveraineté nationale. Le président Tebboune a insisté sur l'importance de l'indépendance technologique de l'Algérie, en s'assurant de ne plus dépendre de l'étranger que ce soit en matière d'importations ou de technologies. Commme son mentor, Houari Boumediene, il s'est lancé dans une politique de souveraineté tout azimuts du pays, en misant sur des partenariats solides avec des puissances mondiales. C'est ce qu'il est en train de faire avec ce nucléaire, qui demeure lié à des buts purement civils. En 2023, le chef de l'État a mis le dossier sur la table du Conseil des ministres. Le président de la République avait ordonné d'orienter «l'investissement dans l'énergie électronucléaire vers l'usage médical, notamment la radiothérapie pour les patients atteints de cancer ou d'autres maladies nécessitant cette technologie». Lui qui ambitionne depuis lon arrivée à la tête du pays en 2019, d'assurer une vraie transition énergétique a également mis le nucléaire pacifique dans les «options» à retenir pour son mix énergétique. Ainsi, sous sa coupe, le pays prévoit la mise en place de 22 centrales consacrées aux énergies renouvelables, dont deux au nucléaire pacifique. En s'associant avec la Chine et la Russie, les autorités espèrent poser les bases d'une autonomie énergétique durable et répondre aux besoins de sa population. Pour Tebboune, le nucléaire représente non seulement un levier de développement économique, mais aussi un engagement fort pour garantir à chaque Algérien un accès à des soins de qualité et une énergie propre. Un beau programme, de grandes ambitions et des partenariats solides. Mais à demeurer a des fins civils. L'Aiea et ses experts peuvent en témoigner.... 

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