L'Expression

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Sellami Boubekeur, expert en fiscalité

«Il faut ouvrir les marchés publics aux start-up»

Les résistances au changement sont terribles et il est plus que jamais nécessaire de lutter contre elles.

Sellami Boubekeur, expert en fiscalité, plaide pour davantage de justice face à l'impôt. Intervenant dans l'émission matinale de la Radio nationale Alger chaîne 3, «L'invité de la rédaction», il prône l'élargissement de l'assiette fiscale pour une meilleure équité dans la collecte des contributions. Aussi, aborde-t-il le phénomène de l'évasion fiscale, entretenu par le secteur informel et qui engloutit une part non négligeable de la masse monétaire. La part de ce dernier dans l'économie nationale a été évaluée à 30%. «Ce taux est énorme et il est temps de songer à de nouvelles méthodes pour recueillir cette manne.», suggère-t-il. Selon le même intervenant, le projet de loi de finances pour l'année 2023, prévoit en outre de capter l'impôt auprès des grosses fortunes algériennes. «Quel que soit le pourcentage à prélever de ces fortunes, il est judicieux d'instaurer ce type de tribut», fait-il savoir. Par ailleurs et au chapitre marchés publics, l'intervenant sur les ondes de la radio appelle à ouvrir les marchés publics aux start-up en actualisant les textes. Invoquant la révision de la loi sur la monnaie et le crédit et la révision du Code des marchés publics, Boubekeur Sellami, signale que les petites entreprises ne peuvent pas concurrencer les grandes entreprises dans le cadre des marchés publics. «Si un texte prévoit l'accès des petites entreprises aux marchés publics, je crois qu'il n'a jamais été appliqué», commente-t-il à ce propos. «Dans une économie de la connaissance, il faut que le Code des marchés publics réserve un chapitre spécial aux microentreprises et aux start-up», et d'ajouter: «Lancer l'investissement avec pour plate-forme les microentreprises et les start-up, l'on se doit de mettre à la disposition de ces dernières un Code des marchés publics qui leur permette de travailler et de donner.» Au volet investissement, Boubekeur Sellami, estime que plus la fiscalité est attractive, plus l'on a des chances d'attirer les investissements. Par ailleurs et dans l'univers des banques, il juge nécessaire le changement des mentalités. «Les banques doivent être à la hauteur des attentes des investisseurs étrangers et autres porteurs de projets», souligne-t-il en recommandant de simplifier moult opérations, notamment celle relatives aux opérations de transferts d'argent, à la création du dossier fiscal, du registre du commerce, de l'ouverture du compte bancaire...«Dans un climat, où, l'informel représente plus de 50%, nous avons besoin de réformes probantes, profondes et urgentes de la fiscalité et des banques», martèle-t-il en pointant du doit un marché parallèle, lequel constitue un grand obstacle pour la fiscalité. «Aucun investisseur n'acceptera de travailler dans un environnement, où, les paramètres de fonctionnement sont parasités par la nébuleuse de l'informel. Il faut réinstaller la confiance entre les entreprises, le citoyen et les autorités publiques et les lois de la République, je parle de l'avant- 2020, parce que depuis 2020 un gros effort a été déployé dans ce sens», Fait savoir Boubekeur Sellami qui appelle à mener un combat sans merci contre la bureaucratie, source de corruption. «La transparence, la numérisation, l'égalité des chances et l'application de la loi sont garants d'un climat propice à l'investissement et à la création de richesses par le travail», poursuit-il et de relever: «En matière de contrôle fiscal l'on ne peut être à la fois juge et partie. Il faut créer des instances indépendantes», arguant que toute commission de recours doit absolument comprendre un conseiller fiscal qui comprenne aussi bien le langage de l'administration que celui du contribuable.
«Notre régime fiscal nécessite une réforme générale profonde, toutefois, les résistances au changement sont terribles et il est plus que jamais nécessaire de lutter contre elles», conclut Boubekeur Sellami.

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