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AMINATOU HAÏDAR INCITE L’UE À FAIRE PRESSION SUR LE MAROC

«Il faut des actions concrètes»

La militante sahraouie estime que l’appel de l’Union européenne reste insuffisant.

«Le statut avancé» accordé par l´Union européenne au Maroc ne met pas pour autant le Royaume chérifien à l´abri des critiques. Le premier sommet UE-Maroc, tenu en Espagne, se déroule sur fond de protestation et surtout de pression. Ainsi, l´UE demande au Maroc l´amélioration de la situation des droits de l´homme, notamment au Sahara occidental. Profitant de cette sortie de l´UE, la militante sahraouie des droits de l´homme Aminatou Haïdar, demande de son côté à l´UE de mettre la pression sur le Maroc afin de garantir des actions concrètes en matière des droits de l´homme. Pour Aminatou Haïdar, l´appel à la promotion des droits de l´homme lancé par l´UE reste insuffisant, s´il n´est pas suivi d´actions concrètes. «Ce n´est pas suffisant. Je crois que cela a été une espèce de souhait, il faut des actions concrètes pour faire pression sur le Maroc», a déclaré Mme Haïdar lors d´une conférence de presse, en marge du premier sommet UE-Maroc dimanche à Grenade (sud de l´Espagne) et dont les propos ont été rapportés par l´AFP. De son côté, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a lancé un appel au Maroc dans lequel il souhaite l´amélioration des droits de l´homme au Maroc et au Sahara occidental. «Nous souhaitons des améliorations de la situation des droits de l´homme (...) et de leurs défenseurs au Maroc, notamment au Sahara occidental», avait déclaré M.Van Rompuy à l´issue du sommet, révélant avoir adressé un «message clair et sans équivoque» en ce sens à la partie marocaine. Pour ce premier sommet, Aminatou Haïdar a estimé à charge de l´UE cette initiative de provocation à l´endroit du peuple sahraoui. «Ce sommet est une provocation à l´endroit du peuple sahraoui, victime de l´appareil de répression marocain et une négation de ses souffrances, voire un mépris envers l´essence humaine», a-t-elle déclaré. Et d´affirmer que ce sommet ne sert qu´à encourager une «opération de blanchiment de l´histoire sanguinaire du Royaume du Maroc» et à mépriser les droits légitimes du peuple sahraoui. Lors de ce sommet, le contentieux du Sahara occidental et la question des droits de l´homme ont constitué les deux dossiers les plus importants de cette rencontre. Reporters sans frontières (RSF) avait, ven-dredi, attiré l´attention des dirigeants européens «sur la dégradation très inquiétante de la situation de la liberté de la presse au Maroc au cours des derniers mois». Dans un autre registre, des militants pro-Polisario ont, de leur côté, organisé un contre-sommet pour protester contre le «statut avancé» accordé par l´UE au Maroc en dépit du blocage du contentieux du Sahara occidental et de la situation des droits de l´homme dans ce territoire administré par le Maroc. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté dimanche à Grenade aux cris de «Sahara libre», avec à leur tête la militante des droits de l´homme Aminatou Haïdar. Cette manifestation se veut comme une réponse à la tenue dans cette ville de ce premier sommet UE-Maroc. Le mot d´ordre est très fort: «Sans liberté ni droits de l´homme, Non au statut avec le Maroc».

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