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FRANCE

Guerre totale contre le film Hors-la-loi

Manifestations, émissions spéciales, accusations de plagiat et documentaires accueillent la sortie de l’oeuvre de Rachid Bouchareb.

Avant même sa sortie aujourd´hui en France, le film de Rachid Bouchareb Hors-la-loi, a été accueilli lundi par une manifestation hostile lors d´une avant-première au cinéma Pathé Madeleine à Marseille, à 19h30.
Une cinquantaine de personnes ont manifesté, regroupées sous une banderole proclamant: «Finan-cement français pour un film antifrançais». Certains, pour la plupart d´extrême droite du parti du Front national et des anciens partisans de l´OAS, accusent, en effet, le film de Rachid Bouchareb de falsifier les faits du massacre de Sétif, le 8 Mai 1945. Une quinzaine de contre-manifestants, pour la plupart des membres de la communauté maghrébine en France, se sont joints à la manifestation en brandissant des pancartes avec des slogans «Colonisateur=exterminateur».
Les deux groupes étaient séparés par un cordon de policiers venus en force pour éviter des débordements. Des échanges verbaux violents ont eu lieu. Les deux parties étaient filmées par les caméras de télévision et les photographes.
Dans un communiqué de presse, Stéphane Ravier, conseiller du 7e secteur municipal de Marseille, conseiller régional de Paca, membre du comité central du Front national, a accusé les contre-manifestants de «Français de papier» et a convoqué la presse locale pour faire le buzz médiatique et tenter de faire suivre le mouvement.
Le film Hors-la-loi qui sortira dans 400 salles en France risque de connaître d´autres incidents, notamment dans des villes proches de l´extrême droite comme Nice, Marseille ou encore Paris, la capitale.
Plusieurs associations se sont déjà donné rendez-vous pour perturber la sortie du film, notamment avec l´utilisation de boules puantes pour empêcher les spectateurs d´assister à la projection du film.
Plusieurs tables rondes ont été déjà organisées à l´occasion de la sortie du film, sur les télévisions françaises, notamment sur la chaîne parlementaire (LCP) où à la surprise générale, c´est le producteur minoritaire du film, le Tunisien Tarek Ben Ammar qui est venu défendre le film devant Elkabbach aux côtés du réalisateur Xavier Beauvois à l´occasion de la sortie quelques jours auparavant, Des Hommes et des Dieux, qui revient, lui aussi, sur un épisode douloureux des relations algéro-françaises, qui a été en quelque sorte une réponse des responsables français à la programmation de Hors-la-loi au Festival de Cannes. Pour faire la promotion de Hors-la-loi, seuls Rachid Bouchareb et Jamel Debbouze, ont tenu à défendre le film sur France2 et TF1.
Sami Bouajila, et Roschdy Zem se sont curieusement effacés de la promotion du film, afin de ne pas affecter leurs projets futurs avec d´autres réalisateurs et producteurs français.
Depuis l´annonce de la sortie du film, deux documentaires sur les Harkis et sur le MNA (deux adversaires militaires algériens du FLN, durant la Guerre d´Algérie) ont été programmés par France Télévisions.
Un établissement public, qui doit normalement être prudent dans le traitement des projets qui portent atteinte à des pays qui ont des histoires communes.
Comme si cette polémique et les menaces de l´extrême droite ne suffisaient pas, une accusation de plagiat a été sortie du placard au grand jour, par un scénariste pro-harki, pour tenter de décrocher une indemnité en or et surtout, stopper la sortie du film.
Ainsi, manifestations de l´extrême droite, émissions spéciales, accusations de plagiat contre Bouchareb et documentaires hostiles au FLN, c´est la guerre totale qui est en train de se faire en France, contre une fiction qui a le seul mérite de raconter l´histoire de la naissance du FLN en France.

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