L'Expression

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Directement accusés par le président de faire flamber les prix

Feu sur les spéculateurs!

«Certains parasites et intrus du commerce ont misé sur la spéculation pour provoquer cette augmentation des prix», a déclaré le président annonçant des lois criminalisant la spéculation alimentaire.

Finalement, le feu ne prend pas que dans les forêts, mais aussi dans les prix des fruits et légumes. À tel point qu'ils font parler d'eux en très haut lieu. Hier et à l'occasion du lancement des travaux de la réunion du gouvernement avec les walis, le chef de l'État, Abdelmadjid Tebboune, qui a présidé la rencontre, a tenu à s'exprimer sur cette flambée qui harasse fortement les ménages, déjà laminés par la double crise sanitaire et économique. Formel, le président a fait savoir que la hausse des prix des produits alimentaires est provoquée par des spéculateurs. «Certains parasites et intrus du commerce ont misé sur la spéculation pour provoquer cette augmentation des prix», a déclaré Abdelmadjid Tebboune, avant d'annoncer que «des lois dissuasives ont été mises en place pour criminaliser la spéculation alimentaire». Il a également instruit le ministère du Commerce «de trouver une solution à ce problème».
Evoquant la crise qui devient cyclique de la farine, le président révèle que ce sont «ceux qui ont provoqué la crise de la semoule qui sont derrière cette pénurie». Le constat est fait et les instructions données. Reste à savoir si Kamel Rezig va réussir à maîtriser les prix? Le ministre du Commerce ne cesse de mettre en garde les commerçants et de doubler les contrôles, mais cela ne semble pas avoir l'effet escompté sur le terrain. Que ce soit pour les fruits et légumes, les produits de large consommation ou même les articles scolaires, l'augmentation enregistrée est ahurissante. Même le pain a augmenté sans que cela ne soit réellement annoncé puisque le pain ordinaire dont le prix est fixé officiellement à 8,5 DA n'existe plus. En réalité, depuis que ce prix a été fixé, le pain est vendu à 10 DA. Au début, cela se justifiait par l'indisponibilité de la petite monnaie et les boulangers servaient un sachet au client comme compensation pour 1,5 DA. Par la suite, les 10 DA ont été adoptés. Mais depuis quelques semaines, le pain à 10 DA a disparu des boulangeries et ces dernières imposent aux clients une baguette à 15 DA appelée «pain amélioré». Que peut bien faire un père de famille qui doit acheter, quotidiennement, une dizaine de baguettes. N'est-ce pas 1500 DA de plus à débourser mensuellement? Et au marché, que peut bien acheter ce père de famille? Même pas la pomme de terre dont le kilo est à 85DA! Pas besoin de penser aux protéines parce que, après avoir oublié le goût de la viande rouge,il fait l'impasse sur le poulet, il réfléchit,aujourd'hui, par deux fois avant d'acheter des oeufs à 15 DA l'unité. Kamel Rezig, faut-il le rappeler, a tenté une solution en autorisant les agriculteurs à vendre leurs produits directement aux consommateurs. Concrètement, le père de famille ou la ménagère peuvent-ils appliquer la formule préconisée par le ministre? Où vont-ils trouver les agriculteurs et ces derniers ont-ils les moyens d'être au four et au moulin et de se transformer en vendeurs? Sans oublier que cette mesure qui a pour effet direct d'annuler toute la chaîne d'intermédiaires, risque de mettre des grossistes et des mandataires sur la paille. Il ne s'agit donc pas de la solution idoine et le ministre du Commerce doit repenser sa stratégie pour faire face à la spéculation. Si les contrôles n'ont pas suffi ni les lois répressives, il faudrait peut-être revenir à la règle primaire de l'offre et de la demande. Lorsque la demande baisse en raison d'une grande disponibilité, les prix aussi. Si aujourd'hui les prix du poulet ont dépassé les 500 DA en raison de la grippe aviaire et les pertes enregistrées dans les derniers incendies, il aurait peut-être fallu penser à en apporter pour faire baisser les prix. Certes, l'Algérie cherche à faire baisser ses importations et consommer local, mais lorsqu'il y a une crise conjoncturelle, il faut y faire face et lui trouver une solution contingente. Car, en finalité, il n' y a que le citoyen qui paye les pots cassés. Et ce dernier, au train où vont les prix, risque de perdre ses nerfs. Car son quotidien est déjà très rude et son pouvoir d'achat a énormément chuté en raison de la dévaluation du dinar et de la crise socio-économique.
Même si l'inflation que vit le pays trouve son origine, en partie, dans le contexte économique international post-Covid-19, l'État est interpellé pour limiter les conséquences que subissent les familles algériennes dont de nombreuses risquent d'atteindre le seuil de pauvreté. 

De Quoi j'me Mêle

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