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Retour sur la grave crise de l’eau en Algérie durant l’été 2021

Dessous d’un sauvetage miraculeux

Cette réussite est à mettre à l’actif des jeunes cadres algériens qui ont réussi le challenge de gérer une grave crie et éviter un vrai naufrage au pays.

Il y a exactement une année, l'Algérie a définitivement mis fin au contrat de gestion des services publics de l'eau et de l'assainissement entre la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal) et le Groupe Suez. Pour nombre d'observateurs, en refusant de renouveler le contrat, les autorités ont joué un coup de poker car il faut dire que la traversée de 2021 a été jonchée d'obstacles périlleux.
Le ciel était avare et les barrages à sec. Déjà excédée par les effets d'une pandémie de Covid-19 ravageuse, la société grognait, prête à en découdre à la moindre occasion.
En cet été 2021, le tableau était sombre alors que l'actualité internationale braquait ses pleins feux sur une Algérie toujours convalescente après le séisme politique du Hirak. Dans les restaurant huppés de la capitale le ton est aux confidences éthyliques: «Cette fois-ci, on ne leur laissera pas de villas, mais des tuyaux troués», lâche un haut responsable de Suez environnement, la société chargée de fournir l'eau aux Algériens. Nostalgique de l'Algérie de papa, ce responsable a de qui tenir: en effet, son père a été un des donneurs d'ordre du détournement, en octobre 1956, par l'armée française, de l'avion à bord duquel se trouvaient cinq chefs du FLN. Morte et enterrée, il ne manquait qu'une pelletée de boue à jeter sur son cercueil avant de dire la dernière prière sur une Algérie assoiffée. Et comme le pain tombe toujours du côté beurré, c'est en cette période cruciale que le contrat de management pour la performance des services publics de l'eau et de l'assainissement entre la Seaal et le Groupe Suez, a officiellement pris fin. C'était le 31 août 2021 après trois renouvellements successifs depuis la signature du premier contrat en 2006, soit 15 années de partenariat. Branle-bas de combat. Il fallait réagir vite et assurer ce service public stratégique... mais comment faire? Par où commencer? Comment gérer une crise de l'eau? C'est au summum de cette disette hydrique qu'arrive à la tête du secteur des ressources en eau, un certain... Karim Hasni, diplômé de l'École polytechnique de Saint-Pétersbourg en Russie. Il s'avère être un génie du réseau et un manager perspicace. L'homme sait parler aux jeunes et en repérer les compétences. Une équipe dynamique, soigneusement encadrée, s'est jetée à...l'eau. À vous de jouer! Les français ont géré l'abondance des ressources hydriques et financières et c‘est à vous d'allez gérer la crise. Quelle cadeau de jeunesse!
Aussitôt, le conseil d'administration de la Seaal a installé la nouvelle équipe dirigeante. À sa tête Lyès Mihoubi en qualité de directeur général et Amine Hamadene au poste de directeur général adjoint, chargé des services publics de l'eau et de l'assainissement. «Il est temps, à présent, de faire confiance aux compétences algériennes qualifiées pour gérer les services publics de l'eau et de l'assainissement au niveau des wilayas d'Alger et de Tipaza. Depuis une année déjà, nous nous préparions à cette étape et c'est notre équipe avec le support et l'appui du conseil d'administration qui a eu à gérer la crise hydrique», a-t-il affirmé. Mais faut-il le croire sur ces simples déclarations de circonstance? Il desserre la vanne de l'optimisme quand il dit mesurer «toute l'importance de la mission dont elle est investie et s'engage à tout mettre en oeuvre pour être à la hauteur de la confiance placée en elle par la tutelle. Nous sommes totalement mobilisés pour atteindre les objectifs qui nous sont assignés».
Le bloc semble soudé et décidé. Un an plus tard, les résultats sont là, implacables, parlant: l'Algérie n'a pas sombré, la gestion de la ressource hydrique est menée avec intelligence et le programme d'urgence est décliné avec la plus grande rigueur. Cette réussite est à mettre à l'actif des jeunes cadres algériens qui ont réussi le challenge de gérer une grave crie et éviter un vrai naufrage au pays. Belle revanche pour une jeunesse pétillante qui sait faire... quand on la laisse faire. Chapeau bas, à ces militants de l'eau qui, chaque jour, étanchent notre soif.

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