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ILS ÉTAIENT PLUS DE 5000 DEVANT LE MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Des étudiants «pressent» Harraoubia

Du pain sur la planche pour le ministre, d’autant plus que les étudiants ne sont pas près de rentrer bredouilles après plusieurs jours de contestation.

Plus nombreux que dimanche. Ils sont plus de 5000 étudiants à observer, hier, un sit-in devant le ministère de l´Enseignement supérieur. A 10h25 précises, les universitaires de l´ex-INC ouvrent le bal. Ce n´est là qu´un début qui annonce la couleur. Des pancartes installées partout. Des caméras, portables et appareils pour immortaliser l´événement. «Dans quelques années, mes enfants verront ce que leur maman a fait aujourd´hui(hier)», lance fièrement Linda, étudiante en 3e année Management. Les slogans? A chaque jour les siens. «Harraoubia 0/20», «Honteux, ministère sans décision», «Système classique en grève», «Indignés, négligés en colère» «études supérieures, diplôme inférieur», pour ne citer que ceux-là, sont entendus de loin.
Fait remarquable à ce moment: absence des étudiants de Boumerdès. Lundi, ils étaient près d´un millier. «Ils sont bloqués au niveau de la gare du train. Ils ne peuvent pas nous rejoindre maintenant», fait savoir Yahia dans un impeccable français. Les minutes s´égrènent. La foule grandit. Des voitures sont coincées.
Devant ce monde, une étudiante venue participer au mouvement sur une chaise roulante. Des applaudissements et des youyous. Les chants reprennent de plus belle.
«El youm ndirou hala», entonnent les milliers d´étudiants. Comme à leur habitude, ils revendiquent en toute sagesse. Dimanche, ils ont été malmenés et violemment tabassés. Bilan: une vingtaine de blessés, dont deux filles. A propos de ces brutalités, la Dgsn a réagi. Elle précise qu´une enquête est ouverte par la police judiciaire(PJ) de la sûreté de la wilaya d´Alger et que toute la lumière sera faite à ce sujet. Les étudiants rencontrés insistent sur le caractère de leur action qu´ils veulent autonome.
En dépit de cela, des partis politiques réagissent et apportent leur soutien. Dans un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction, le Parti socialiste des travailleurs (PST) dénonce «le pouvoir qui reconnaît la légitimité des revendications et annonce des concessions préfère au débat social la bastonnade de notre jeunesse». Et pour montrer sa détermination, le PST rassure: «Les étudiants ne renonceront pas à leur avenir pour éviter un coup de matraque».
Des foules grandissantes, de l´Ecole nationale polytechnique (ENP), l´Ecole nationale des vétérinaires (ENV), l´ex-Itfc... rejoignent le mouvement. Ils sont infatigables. Les étudiants crient les incohérences de leur ministre. Ils insistent sur son départ: «Dégage Harraoubia», est écrit dans toutes les langues. Une dame, étudiante à l´ex-INC parle de graves dérives. Son 1er Bac, elle l´a obtenu en 1982. Elle en décroche un 2e avec mention. «Au préalable, je pose mon mémoire (spécialité management) au mois de juin. Mais dans ces conditions, ça ne m´intéresse absolument pas». Elle veut tout dire. Elle poursuit: «Tout ce parcours pour un diplôme de Technicien supérieur? C´est absurde. Je me suis inscrite, j´ai sacrifié ma vie pour une licence et pas pour collectionner des TS.» Pendant des jours et des nuits, ces étudiants ont bravé plusieurs défis: l´agressivité dont ont fait preuve les CNS et le froid. Ils sont, également, restés à longueur de journées et de nuits, sans manger: leur action prime. Approchés, ils n´oublieront pas de sitôt surtout le silence assourdissant et inquiétant de leur ministre: ventre affamé, contrairement à ce qui se dit, a des oreilles particulièrement sensibles. Chacun parmi eux garde en tête, les réponses «aléatoires» de leur ministre. Tout cela est renforcé par l´écho des promesses non tenues.
Voilà ce que n´a pas saisi, Rachid Harraoubia. «Etre ministre, n´est pas une sinécure». Djamel, de l´université de Annaba ne peut mieux dire. A maintes reprises, le ministre compte rectifier son tir. En vain. Du pain sur la planche pour Harraoubia, d´autant plus que les étudiants ne sont pas près de rentrer bredouilles après plusieurs jours de contestation.

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