Ces organisations qui changent de tête

Le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (Capc), Samy Agli, a déclaré qu'il ne postulera pas à la tête de l'organisation patronale pour la deuxième fois. Salim Labatcha, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), a démissionné de son poste. Le ministre de l'Industrie Pharmaceutique, Ali Aoun, a promis de faire tomber des têtes au sein de l'entreprise Saidal, dans quelques jours. Il s'agit d'une nouvelle situation marquée par de nouveaux comportements inhérents au changement au niveau de la gestion sur le plan économique ou social. L'ancien modus operandi qui régentait les institutions de l'Etat et les organisations dont l'importance n'a plus de place sur l'échiquier de la nouvelle dynamique qui impacte l'Etat et la société à la fois. La gestion et le maintien à des postes de responsabilité ne sont plus l'apanage de l'allégeance et de la cooptation qui gangrenaient les sphères stratégiques et sensibles de l'Etat.
On assiste à une nouvelle culture politique qui vise à rompre avec les anciennes pratiques dans la gestion des affaires du pays. Le changement est en train de s'ancrer petit à petit au sein des institutions de l'Etat et dans les rouages de la société. Les démissions de certains hauts responsables de leurs postes, surtout quand la question concerne une organisation syndicale de l'envergure de l'Ugta ou d'une organisation patronale, à l'image la Confédération algérienne du patronat citoyen (Capc), suscitent moult interrogations. S'agit-il d'une nouvelle expérience qui aura à tracer la voie à une nouvelle culture et tradition politique? La décision de Samy Agli de ne pas briguer un second mandat à la tête de la Capc, signifie que l'essentiel se résume à la continuité et la pérennité des institutions et des entreprises, indépendamment des personnes. Le changement et l'efficacité ne sont pas l'apanage d'une personne ubuesque dont la présence est quasiment déterminante. Cette fausse notion des rapports publics et sociétaux est en train de laisser la place à de nouvelles pratiques qui seront en mesure de rectifier le tir et changer la trajectoire vers la voie du renouveau et du redressement national. Un autre signe qui renseigne sur le changement des mentalités et de mode de gestion, c'est la démission de secrétaire général de l'Ugta, Salim Labatcha en l'occurrence.
Ce retrait porte en lui un sens très profond sur le plan politique. C'est la première fois dans l'histoire de la Centrale syndicale qu'un SG n'achève pas son mandat et dépose sa démission en bonne et due forme. Sachant pertinemment que là, il s'agit de la centrale syndicale, une organisation dont le poids et l'enjeu riment avec le repositionnement sur l'échiquier politique et le rapport des forces dans le cadre de la recomposition de la scène politique nationale.
La même chose du côté du ministère de l'Industrie pharmaceutique où Ali Aoun vient de sommer les hauts responsables de Saidal de revoir complètement leur gestion. Il est allé jusqu'à annoncer des changements profonds incessamment à la tête de l'entreprise.
Selon toute vraisemblance, la démarche adoptée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en matière de gestion est en train de porter ses fruits. Cette nouvelle stratégie de gestion des affaires publiques est en passe de connaître une propagation remarquable au sein des entreprises et les institutions de l'Etat. Le cycle du changement est devenu irréversible, c'est une donne qui s'est imposée par la détermination des millions d'Algériens et d'Algériennes, convaincus de la nécessité de rompre avec les idées et les pratiques d'un passé révolu et une culture qui a failli mener le pays à la ruine et à la dislocation.
Le changement est l'oeuvre de la société, dont le devoir est d'imprimer l'Etat de ses propres valeurs.