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Soulagement dans les milieux d'affaires algériens après l'ouverture du ciel et de la mer au privé

Brèche dans la forteresse des monopoles

L'Algérie, qui vise à réussir son décollage économique, se doit de s'ouvrir à l'investissement privé. Ce n'est qu'à ce prix, que le pays réussira à faire tourner sa machine économique, diversifier ses apports en devises et mettre fin à la dépendance aux hydrocarbures.

Place à la concurrence. Avec la décision d'ouvrir l'investissement dans les secteurs des transports aérien et maritime au privé, l'État vient de créer une brèche dans la forteresse des monopoles qu'il détient. Mais il ne s'agit nullement d'une brèche au sens négatif. L'Algérie, qui vise à réussir son décollage économique, se doit d'être ouverte à la coopération avec tous les partenaires, surtout quand il s'agit des nationaux. Ce n'est qu'à ce prix, que le pays réussira à faire tourner sa machine économique, diversifier ses apports en devises et mettre fin à la dépendance aux hydrocarbures. Le président Tebboune qui a terminé ses réformes politiques, a promis que l'année 2022, sera celle de la révolution de l'économie nationale. Une première étape a été entamée avec la décision de lever la règle du 51/49, à l'exception des secteurs stratégiques, afin de stimuler les investissements étrangers. Il y a eu par la suite plusieurs conférences, visant à mobiliser les compétences nationales pour booster la croissance. Lors de ces rencontres, le chef de l'État n'a pas manqué une occasion pour donner ses orientations, afin que toutes les contraintes qui peuvent entraver le processus d'investissement, soient levées. Il avait même haussé le ton, le mois dernier, à l'ouverture des travaux de la conférence nationale sur la relance industrielle, accusant ceux qui bloquent les investisseurs industriels de commettre un «crime contre l'économie nationale». Tenant donc à accélérer la cadence et à défier la lourdeur bureaucratique qui continue à peser de tout son poids sur le plan de relance tracé, Abdelmadjid Tebboune s'est vu dans l'obligation, dimanche, d'exhorter à nouveau son gouvernement à mettre les bouchées doubles pour finaliser l'ouverture des transports maritime et aérien qu'il avait annoncée en août 2021. À cette époque-là, le président avait clairement déclaré qu'il n'y avait «aucune objection» à la création de banques privées et de compagnies de transport aérien et maritime de marchandises et de voyageurs. Avec une telle ouverture, le président vise à réduire la facture d'importation des services qui, faut-il le rappeler, coûte annuellement pour le transport 12,5 milliards USD, dont 3,4 milliards USD pour les frais du transport maritime de marchandises. Ces milliards de dollars qui profitent aux armateurs étrangers sont à considérer comme une perte sèche, à l'heure où le pays compte ses sous. L'Algérie donc qui a ouvert son secteur industriel au privé, vient de céder celui des transports et devra bientôt desserrer l'étau sur le secteur bancaire. Il faut juste souligner que l'expérience du privé dans les trois secteurs n'est pas nouvelle. L'investissement dans le transport aérien a été autorisé à la fin des années 90, mais il a reçu un coup d'arrêt après l'éclatement du scandale Khalifa en 2003. Le secteur bancaire avait, lui aussi, connu l'ouverture au privé national au début des années 1990. Mais là aussi beaucoup de scandales avaient éclaté et cette parenthèse a été vite fermée. Concernant le secteur industriel, la situation est chaotique. Le gonflage des pneus et les opérations d'assemblage et de boulonnage qui étaient accompagnées de grandes opérations de détournement d'argent vers l'étranger, ont siphonné les caisses du pays et mis des centaines de milliers de travailleurs au chômage. Pour Abdelmadjid Tebboune, cette réalité est loin d'être une fatalité et il est toujours possible de redresser la situation. Si réellement l'Algérie réussit son challenge de mettre en place une réelle industrie publique-privée, à ouvrir le secteur des transports à la concurrence et à réviser en profondeur son système bancaire, la donne pourrait véritablement changer dans le pays en ce sens que le privé algérien qu'il soit dans le secteur bancaire, des transports ou industriel, va prochainement émerger et se placer sur le marché national, dominé jusqu'à présent par les multinationales. La concurrence sera un moyen d'encourager l'innovation, la qualité de service et la baisse des prix. L'État, lui, se soulagera de plusieurs secteurs non régaliens, pour se consacrer aux secteurs stratégiques et à son rôle premier de régulateur. 

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