Le président sud-africain aux Algériens
«Avançons ensemble!» (Vidéo)
Devant les deux chambres du Parlement, le président sud-africain a rappelé la forte amitié qui lie les deux pays. Un discours fort et très symbolique qui montre la détermination des deux nations à avancer ensemble pour le bien de l'Afrique. «Nous sommes deux peuples révolutionnaires, deux nations souveraines. Nous avons arraché notre liberté et notre indépendance par nous-mêmes. Nous travaillons à développer nos pays et le bien-être de nos peuples», a-t-il lancé devant une salle acquise à sa cause.
Nouveau jour historique au Palais des nations à Alger. Une session extraordinaire des deux chambres du Parlement s'y est tenue, hier. Coprésidée par le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, et le président de l'APN, Ibrahim Boughali, elle avait comme ordre du jour un discours du président sud-africain. Vêtu d'un bournous bien de chez nous, Cyril Ramaphosa est arrivé aux environs de 18h dans une salle archicomble. Il a reçu une grande standing ovation avant de s'adresser pendant une heure au peuple algérien, à travers ses représentants. Un honneur que lui a réservé l'Algérie en gage de la forte amitié qui lie l'Algérie au pays de Nelson Mandela.
Visiblement ému, le chef d'État sud-africain n'a pas pu s'empêcher de profiter de ce moment, et de «humer» l'ambiance de cette salle qui a été le théâtre de la proclamation de l'État de Palestine le 15 novembre 1988, par le défunt Yasser Arafat. Ramaphosa, dont le pays soutient ardemment cette cause au même titre que l'Algérie, a rappelé ce moment historique. Il s'est dit «fier» de se retrouver dans cette salle pour tenir un discours devant le peuple algérien. «Un peuple révolutionnaire, qui a toujours défendu les causes justes, dont celle de l'Afrique du Sud dans sa lutte contre l'Apartheid», a-t-il soutenu avec beaucoup de fierté. Il en a profité pour rappeler les positions immuables de son pays, comme l'Algérie, pour la défense des peuples opprimés.
«Le génocide à Gaza doit cesser»
Il a dans ce sens exprimé son soutien à la Palestine contre le génocidaire sioniste, et le Sahara occidental contre le colon marocain. «Nous connaissons la peine d'être colonisé. On tient tous deux positions fermes pour l'autodétermination du peuple palestinien et sahraoui», a-t-il lancé avec détermination. «Le génocide barbare sioniste doit se finir maintenant», a ajouté le président sud-africain. D'un ton ferme, il renouvelle par deux fois cet appel. «Le génocide doit cesser», a-t-il insisté devant une salle qui s'est levée comme un seul homme pour saluer cet appel. «L'entité sioniste commet un génocide contre Ghaza. On ne peut pas fermer les yeux. C'est une tache noire dans l'histoire de l'humanité», a-t-il poursuivi avant de rappeler une citation de Nelson Mandela. «Madiba nous a appris que notre liberté en tant que Sud-Africains ne sera jamais totale tant que la Palestine ne sera pas libérée», a-t-il rapporté.
«Nous avons mené des actions devant la Cour internationale de justice. Nous étions déterminés à nous tenir aux côtés des Palestiniens. Nous avons présenté des preuves. Cela est en train de donner des résultats. Avec l'Algérie, on se battra toujours pour les peuples opprimés», a-t-il garanti. Il en profite pour réaffirmer le soutien total de l'Afrique du Sud au Sahara occidental. Un soutien qu'il avait réitéré, mercredi dernier, en compagnie de son homologue du Nigeria.
Sahara occidental:
«Le droit international doit être appliqué»
Cyril Ramaphosa a tenu à saluer la position ferme de l'Algérie dans ce dossier, comme elle l'avait fait auparavant avec l'Afrique du Sud. «L'Algérie et l'Afrique du Sud ont pris des positions fermes pour le droit du Sahara occidental à leur autodétermination. On continuera à se battre jusqu'à ce que ce que la dernière colonie d'Afrique soit libre et indépendante», a-t-il répliqué. Une déclaration qui a mis la salle dans un délire indescriptible.
«La communauté internationale doit prendre ses responsabilités. Le droit international doit être respecté», a encore insisté le président sud-africain. Il en a également profité pour remercier les positions noble de l'Algérie au Conseil de sécurité de l'ONU. «On remercie l'Algérie pour ses positions en tant que membre non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. Des position courageuses pour la défense des peuples opprimés et pour la paix dans le monde et faire entendre la voix de l'Afrique», a-t-il poursuivi avec fierté. «Nos deux pays soutiendront toujours les civils innocents, piégés dans les guerres», a attesté le président Ramaphosa. Il rappelle que son pays a pris le 1er décembre dernier la tête du G20.
«On a pris la présidence tournante du G20, nous travaillons à faire entendre la voix de l'Afrique et des peuples opprimés. Nous comptons sur l'Algérie afin de réussir cet objectif», dit-il avec un large sourire. D'ailleurs, il révèle qu'il a invité le président de la République Abdelmadjid Tebboune à prendre part au prochain sommet du G20. «J'ai invité Tebboune au sommet du G20 pour continuer à travailler ensemble. Je compte sur sa contribution», met-il en avant.
«J'ai invité Tebboune au Sommet du G20»
Il se dit déterminé à travailler avec l'Algérie pour construire le futur que nos deux peuples souhaitent et méritent». «L'Afrique du Sud est l'Algérie sont un. Avec notre histoire commune de combat et développement. Une relation très profonde qui ne sera jamais brisée», a-t-il dit en envoyant un message clair à nos ennemis. «Nous sommes des frères, avec les mêmes combats et principes. L'Afrique du Sud est votre deuxième pays», insiste-t-il. «Nous sommes là pour aller de l'avant. Allons ensemble, avançons ensemble en ne laissant aucun pays derrière», a-t-il répliqué avec ce qui donne comme une «flèche empoisonnée» en direction de ces pays.
Le président sud-africain a fait part de son admiration envers l'Algérie. «Un pays presque plus beau et développé que l'Afrique du Sud», plaisante-t-il. Il a tenu à rappeler la longue histoire que partagent les deux pays. «Nous sommes ravis d'être dans ce pays avec qui ont a des relations amicales et fraternelles, malgré la distance entre Cap Town et Alger. Nous sommes chez nous», assure-t-il. «Nous sommes deux peuples révolutionnaires, deux nations souveraines. Nous avons arraché notre liberté et notre indépendance par nous-mêmes. Nous travaillons à développer nos pays et le bien-être de nos peuples», indique-t-il.
Il rappelle la déclaration historique de Mandela qui disait que c'est l'Algérie qui a fait de lui un homme. Pour Ramaphosa, son pays a encore beaucoup à apprendre de l'Algérie. «Nous espérons porter notre relation commerciale au même niveau que notre relation historique et fraternelle», dit il.
«On a à apprendre de l'Algérie»
Il atteste que la Haute Commission mixte bilatérale que présidée et les deux chefs d'État va ouvrir la voie à cette nouvelle page. «Le Forum des hommes d'affaires qui s'est tenu va aussi ouvrir la voie au commerce bilatéral et l'investissement entre les deux pays», estime-t-il. Le président sud-africain donne quelques pistes, à l'instar du pétrole, de l'hydrogène vert, des énergies renouvelables, les mines... Pour lui, désormais rien ne sera pareil. «Nous allons oeuvrer ensemble pour le bien de l'Afrique. Nous allons faire de ce continent, aux ressources abondantes, loin du néocolonialisme», conclut-il non sans mettre en avant sa fierté d'être en Algérie et de porter un «burnous» qui le met dans la peau du peuple au million et demi de martyrs...