L'Expression

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Soldes, marchés de proximité, viande, maîtrise des prix… durant le Ramadhan

Avalanche de fausses promesses

Les algériens passent un Ramadhan qui ressemble aux précédents. Rien n’a changé. Pourquoi les responsables ont-ils fait tant de promesses publiquement sans pouvoir les honorer ?

Raté. Le rendez-vous que le gouvernement Djerad et certains de ses ministres ont donné aux Algériens pour le premier jour du Ramadhan a été un flop total. Les promesses faites n'ont pas été tenues. L'engagement d'un Ramadhan «sans flambée et sans pénurie», n'a pas dépassé le stade des slogans et des discours creux. Des soldes dès le 7 avril, des marchés de proximité avec des prix promotionnels, de la viande rouge à 1000 DA le kilo, du poulet à 250 DA et un contrôle rigoureux qui garantira une stabilité des prix des fruits et légumes... Il s'agit là du beau tableau qui a été peint par les membres de l'Exécutif, notamment Kamel Rezig, le ministre du Commerce. Le discours était tellement bien servi qu'il était difficile de ne pas y croire. Mais la réalité est têtue. Les braderies n'ont pas été partout au rendez-vous, les marchés de proximité sont introuvables quant à la viande, le lait ou encore les fruits et légumes, c'est toute une histoire. Dans les différents souks, le prix de la viande rouge n'a pas baissé d'un dinar comme attendu après l'annonce d'une «inondation» du marché avec l'importation de plus de 2.500 tonnes de viandes rouges congelées d'Espagne, mais aussi avec un approvisionnement depuis les régions du sud du pays. Autorisée à titre exceptionnel, l'importation des viandes congelées durant le mois de Ramadhan a été confiée à une liste d'importateurs à peine 10 jours avant le jeûne. Ces derniers ont eu droit à des facilitations administratives afin de faire accélérer les choses, mais il semble bien que cela n'ait pas suffi, puisqu'au deuxième jour du jeûne, la viande rouge n'a toujours pas été distribuée aux bouchers. Quant à la commercialisation de la viande issue du Sud dans les régions du Nord, annoncée en grande pompe par Kamel Rezig comme étant une première et qui devait permettre de stabiliser les prix, 1a ménagère, elle, n'a ressenti aucun effet. Pour ce qui est de la viande blanche, le ministre du Commerce s'est engagé à mettre sur le marché 60.000 tonnes durant le mois de Ramadhan. C'est peut-être le cas, mais cette mesure n'a, elle aussi, eu aucune conséquence sur les prix toujours élevés. Le père de famille ne se permet même pas de rêver des 250 DA/kg promis pour le poulet qui continue de subir le diktat des commerçants qui fixent les prix à plus de 350 DA/kg. Pas besoin de regarder du côté de la dinde car elle prend l'allure d'un mouton! Revenons au marché: la pomme de terre est cédée entre 65 et 75 DA, le prix de la tomate est passé, en une nuit, de 60 à 160 DA. Même chose pour la courgette (120 DA), la laitue (170 DA), les haricots verts (300 DA)... Et la liste est longue. Pas besoin de parler de la semoule, de l'huile et encore moins du lait. Et pourtant, une large disponibilité des fruits et légumes a aussi été annoncée. Le ministre du secteur agricole a même assuré la prise de mesures nécessaires pour inonder le marché avec 1,6 million de tonnes. Il a aussi annoncé que les offices professionnels du secteur et les services du ministère de l'Agriculture vont ouvrir des points de vente pour assurer la distribution et permettre la commercialisation directe et sans intermédiaire entre les exploitants et les consommateurs. Et à bien voir donc, après une avalanche de promesses, les Algériens passent un Ramadhan qui ressemble aux précédents. Rien n'a changé, comme chaque année, c'est la même rengaine: spéculation, tensions, rumeurs, hausses des prix et pénurie. Il faut peut-être y ajouter les difficultés induites par la crise sanitaire qui a privé de nombreux pères de familles de revenus. Mais pourquoi alors avoir fait tant de promesses publiquement sans pouvoir les honorer? Pense-t-on encore, dans l'Algérie nouvelle, qu'il suffit pour satisfaire un citoyen de lui en mettre plein «les oreilles»? Des pratiques passées qui avaient fini par une déferlante de colère citoyenne, il n'y a pas si longtemps que ça.

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