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L’Algérie développe des liaisons maritimes et aériennes, lance gazoduc, route et fibre optique

Ambitions africaines

La stratégie de l’Algérie consiste à obliger les Occidentaux, les Chinois, les Russes et les Turcs au partenariat.

L'Algérie passe à la seconde phase de son déploiement en Afrique. Le maillage aérien du continent en partance d'Alger ne relève pas de la symbolique ou de l'improvisation, histoire de paraître dans les aéroports africains. La création de liaison directe avec un maximum de capitales africaines poursuit l'objectif stratégique d'en finir avec l' «intermédiation européenne» et placer les relations qu' elle entretient avec les pays du continent noir à un niveau d'importance que recommande tout partenariat stratégique. C'est donc un véritable investissement que consent Alger dans sa démarche d'établir des connexions directes et permanentes avec l'ensemble des économies africaines. On n'est certainement pas dans l'improvisation, lorsqu'on sait que ce déploiement d'Air Algérie a été précédé par l'ouverture de deux lignes commerciales maritimes avec la Mauritanie et le Sénégal. Cette stratégie qui repose sur des acquis concrets en terme de rapprochement avec des pays du continent s'exprime au triple plan économique, politique et diplomatique.
Ainsi tirant les enseignements du passé, l'Algérie ne se contente plus de fournir de l'aide au développement aux pays pauvres. Cette action n'a pas été abandonnée, bien au contraire. Les opérations de soutien aux populations malienne, nigérienne et mauritanienne n'ont jamais été interrompues. Mais ces actions ne créaient pas de liens économique et politique. Aussi, la seconde phase du déploiement de l'Algérie en Afrique a été précédée par une grande tournée d'opérateurs algériens, dans le cadre de Salons de la production nationale dans beaucoup de capitales du continent. Le succès de ces événements économiques, premiers du genre, a rétabli auprès des Africains l'image de l'Algérie, dont la diversité dans la fabrication de divers produits à des prix concurrentiels par rapport aux exportations européennes a séduit des intermédiaires africains et même les consommateurs. Lors de ces road show, les hommes d'affaires algériens ont eux-mêmes découvert que l'avenir de leur business se trouvait en Afrique. Aujourd'hui, pas mal d'entreprises publiques et privées font d'appréciables chiffres d'affaires à l'export sur des marchés africains.
Cette dynamique d'échange économique a été précédée par un véritable marathon diplomatique, motivé par une très nette volonté politique des plus hautes autorités du pays d'installer l'Algérie au coeur de l'Afrique. L'activisme de la diplomatie algérienne sur tous les terrains et l'influence qu'elle exerce auprès de nombreuses nations qui partagent sa vision, a permis la finalisation en un temps record de la littérature de la Zone africaine de libre-échange (Zlecaf). Un aspect fondamental dans l'intégration économique du continent, mais aussi de l'efficacité commerciale de l'Algérie qui entend jouer le premier rôle dans un marché de plus d'un milliard de consommateurs pesant plus de 1000 milliards de dollars. Cette forte attraction économique n'explique pas, à elle seule, l'empressement de l'Algérie à poser ses pièces sur le nouvel échiquier africain. Il y a également les aspects sociaux et politiques. Son entêtement à éviter une autre période de «colonisation» économique du continent par les puissances occidentales a amené l'Algérie à consolider l'axe Alger-Abudja-Pretoria. Ces trois géants africains avec l'Égypte seront la colonne vertébrale d'une Afrique dynamique, productrice et surtout indépendante. Cela pour dire que la dimension diplomatique de l'action de l'Algérie en Afrique constitue un axe majeur dans la perspective de l'éveil économique du continent. Un apport déterminant dans la vision de la défense des intérêts du continent face à des puissances extérieures qui ne cachent plus leur détermination à se servir en Afrique. Chinois, Russes, Européens, Américains et Turcs, multiplient les initiatives, les investissements, mais qui ne profitent pas tous aux Africains. C'est pour cela que les mégaprojets ont été initiés par l'Algérie. La route transsaharienne, le gazoduc Algérie-Nigeria, la dorsale de fibre optique censée traverser l'Afrique, du nord au sud, avant de mailler tout le continent, sont autant d'idées qui interconnectent les économies et les sociétés.
La prochaine étape de la stratégie africaine de l'Algérie consiste donc à donner du sens à toutes les actions passées et rentabiliser les actions diplomatiques et commerciales. L'avion et le bateau, dont l'Algérie en fait des vecteurs de rapprochement raccourciront les distances et économiseront du temps aux acteurs économiques et sociaux. Ils affranchissent les Africains du poids des ports et des aéroports européens et partant, les libèrent d'une emprise extérieure qui, à ce jour, n'a encore rien produit de bon pour le continent. La stratégie de l'Algérie consiste à obliger les Occidentaux, les Chinois, les Russes et les Turcs au partenariat en signifiant que l'Afrique n'est pas un gâteau à se partager, mais un partenaire mûr pour les affaires. 

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