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ALLEGEANCES: RUPTURE OU CONTINUITE

La marche des générations vers le futur doit imprimer la présidentielle 2014 d'une course haletante vers le meilleur qui sortira des urnes.

Comme attendu, le Président Abdelaziz Bouteflika vient d'adresser sa lettre d'intention auprès des services du ministère de l'Intérieur pour être candidat à la présidentielle de 2014. Son Premier ministre Abdelmalek Sellal venait de le confirmer depuis Oran lors d'un point de presse.
Jamais élection n'a fait couler autant d'encre que celle-ci. Au FLN, les militants et leur direction (le comité central) n'ont cessé de le crier sur tous les toits à la candidature pour un 4e mandat pour deux raisons au moins: celle d'être un moudjahed ayant accompli les missions les plus complexes depuis le maquis jusqu'à être le porte-parole pour plaider les causes justes de par le monde en tant que brillantissime ministre des Affaires étrangères. · Celle d'avoir pris la responsabilité du pays à un moment où on a frayé une guerre civile, remettant l'Algérie par une Concorde civile ensuite par celle de la Réconciliation nationale en étroite collaboration de l'ANP et des services de sécurité.
La lecture que j'ai faite sur les deux messages présidentiels a montré clairement la symbiose des trois Responsables et non moins moudjahidine (Président Abdelaziz Bouteflika-Salah Gaïd-Toufik Médiene) révélant à ceux qui veulent douter du bien-fondé de la Génération de Novembre 54 dont la hauteur de vue dépasse, confirme l'intelligence de ces personnalités à dépasser tout ce qui pourrait être un obstacle à la sérénité et au progrès dans notre pays. Maintenant que le Président a confirmé par son Premier ministre l'intention de se présenter une fois sa candidature approuvée et acquise par le Conseil constitutionnel, à chacun des outsiders le destin qui l'attend.
Nous sommes à la veille d'une échéance électorale cruciale qui met en jeu les alliances d'intérêts devant configurer l'Algérie de demain. Nous sommes dans le cas type d'une approche khaldounienne de la assabya traditionnelle où l'enjeu principal est la survie de clans opposés. Cinquante deux ans depuis notre indépendance, notre société continue de fonctionner dans l'interaction des composantes où se situent tous les enjeux sociétaux où se tissent les relations reposant sur la parenté qui fonde toute l'organisation sociale, notamment dans sa dimension politique.
L'Etat s'avère parfois impuissant face aux stratégies matrimoniales. Il ne peut mettre en place des institutions ayant la légitimité et l'efficacité nécessaires pour réduire les allégeances traditionnelles et fonder le respect de son autorité.
L'Etat semble être enserré et segmenté par des réseaux de relations claniques, y compris dans la formation de partis politiques. Il en résulte des rivalités et des comportements conflictuels régis par des codes de conduite. Ce qui explique la volatilité des alliances. En extrapolant ce qui se passe en ce moment dans cette controverse régalienne, quelle lecture doit-on faire pour comprendre les tenants et les aboutissants? Faudrait-il de l'habilité politique, de la sagesse pour préserver notre pays de tout dérapage pouvant nuire à la sérénité et à la cohésion sociale? Rien ne semble être linéaire puisque la rivalité pour le pouvoir politique peut opposer des clans si le mécanisme de régulation dans la recherche des équilibres n'est pas pris en considération. Dans la phase ultime, si on n'arrive pas à trouver le consensus, les acteurs extérieurs, c'est-à-dire des entités étrangères s'impliqueront dans la confrontation pour leurs intérêts économiques ou des impératifs stratégiques. La géopolitique nécessite que notre pays soit à l'écoute pour tisser dans la réciprocité des intérêts les meilleures relations possibles avec ses voisins au nord et au sud de la Méditerranée.
Si aujourd'hui la situation comporte une certaine complexité, cela démontre une part d'incertitude. Ces rivalités de pouvoir ou d'influence s'exercent pour revêtir des formes diverses dans cette compétition électorale. Il faut rechercher tout ce qui est en jeu et ne pas se limiter aux enjeux. En ce XXIe siècle, les rivalités de pouvoir s'imbriquent les unes aux autres. La vulnérabilité des réseaux et les flux sur lesquels repose une part croissante de notre sécurité nous interpellent tous pour éviter toute situation malheureuse.
L'Algérie doit pouvoir continuer à se développer harmonieusement et aller sans trop de heurts. Dès le 4 mars, les différents candidats retenus par le Conseil constitutionnel au regard des dispositions contenues dans la loi organique électorale entreront dans la compétition. Chacun présentera son programme pour séduire son électorat dans une ambiance de fête loin de toute invective. La civilité politique doit imprimer les comportements de ceux qui seront appelés à convaincre du bien-fondé de leurs thèses respectives. La marche des générations vers le futur doit imprimer la présidentielle 2014 d'une course haletante vers le meilleur qui sortira des urnes. L'histoire se développe en des moments toujours plus complexes et riches de sens et de valeur. Les messages des uns et des autres ne valent que par leur pertinence au seul service des intérêts suprêmes de la Nation. Les trois composantes de l'establishment institutionnel à savoir Présidence-EMG-DRS doivent créer les conditions les plus à même de préparer les mutations systémiques qu'attendent les générations post-indépendance.
L'ANP constitue la digne héritière de l'ALN et doit veiller comme stipulée dans la Constitution, à assumer ses missions régaliennes pleines et entières. Il y va de la sauvegarde de la République. La génération de Novembre reste au-delà des conflits de personnes et des crises vécues dans le contexte des différentes étapes de notre histoire, notre fierté de toujours par leur bravoure et leur sacrifice. Elle demeure la vigilante gardienne de cette Algérie belle et rebelle.
Quels que soient les points de vue et les différents messages rapportés par la presse, la démocratie a besoin de gagner ses lettres de noblesse. Chacun est comptable de ses opinions devant le peuple à qui lui revient la source de toute légitimité. Sans nihilisme, l'Algérie a enregistré des avancées qui la mettent comme puissance régionale dans le règlement des conflits.
Même si notre pays possède des potentialités énergétiques et des atouts certains, il demeure un pays en développement qui a besoin d'une bonne gouvernance. L'effort de développement économique, social et culturel reste marqué par des dysfonctionnements qu'il faut corriger. La manne pétrolière par ses avoirs a donné des appétits à l'ombre desquels se sont érigées des fortunes dont certaines relèvent de la corruption Tous les diagnostics et les feuilles de route proposées par les uns et les autres révèlent leurs positions. Il s'avère que parmi eux se trouvent ceux qui ont eu à gérer au niveau des chefferies ou des primatures, sous différents présidents, dans des moments que l'Histoire retiendra en termes d'évaluation sur les aspects positifs et les aspects négatifs. Nous sommes aujourd'hui en face de contingences explicatives d'une situation où se posent avec acuité des inquiétudes qui remettent à l'ordre du jour le système dans sa gouvernance. Le socle sur lequel il est assis doit-il se régénérer pour que les générations se retrouvent sans coupure doctrinale et historique mais dans une rupture systémique?
Les institutions de l'Etat et les partis politiques ne peuvent être que la résultante du système qui les a créés. De toutes les sorties médiatiques de la présidence de la République, il est des messages qui montrent que nous sommes appelés à choisir par l'urne celui pour lequel la majorité des électeurs a jeté son dévolu. On voit donc émerger une convergence des différentes institutions, très forte loin des tensions et des déclarations par presse interposée. Loin de toute illusion, l'Algérie donne l'image d'une nation unie, forte et solidaire dans les grands moments de l'Histoire.

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