L'Expression

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À visage découvert

Le roi pense réellement gagner en puissance et faire peur à ses voisins en s'adossant à l'Etat sioniste. Il oublie qu'il lui en faut beaucoup plus pour faire cligner des yeux le pays d'un million et demi de martyrs.

Pour une surprise, ce n'en est nullement une. Apprendre que le régime du Makhzen a donné un cadre officiel à son «émargement» chez l'entité sioniste pour lui révéler les renseignements qu'il obtient en espionnant ses voisins, n'est point un fait nouveau. Le royaume n'a fait que rendre public ce qu'il a toujours fait en catimini. Aujourd'hui, le roi et sa cour ont décidé de sortir de l'ombre et de jouer à visage découvert en accueillant, hier, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, pour signer un accord-cadre visant à «renforcer la coopération sécuritaire entre les services de renseignement marocains et israéliens». Un pacte conclu depuis des décennies, mais rendu public un an à peine après les Accords d'Abraham marquant la normalisation des relations entre les deux parties. Pour s'en convaincre, il suffit de rappeler l'infidélité de Hassan II qui avait été derrière la débâcle des troupes arabes lors de la guerre des Six-Jours en 1967. Cette trahison des pays arabes pour le compte des sionistes a été suivie par bien d'autres. On peut rappeler l'arrangement de la Honte qu'à conclu le roi avec l'administration de Donald Trump sur le dos des Palestiniens. L'ex-président américain a reconnu par un tweet la marocannité du Sahara occidental en contrepartie de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Président d'honneur du Comité El Qods, le roi n'a pas hésité une seconde à trahir la cause palestinienne et à soutenir l'entité sioniste. C'est dire que le Maroc a toujours joué la carte d'Israël. Seul Etat à avoir eu des relations suivies avec Tel-Aviv, le Maroc avait ouvert, dès les années 90, des bureaux de liaison avant de les fermer au début des années 2000. Il y a lieu aussi de citer le scandale Pegasus qui a éclaboussé, dernièrement le roi. À travers un logiciel mettant sous écoute téléphonique des personnalités politiques et militaires, le Maroc espionnait l'Europe, notamment son allié la France, mais aussi l'Algérie et d'autres pays voisins. Mais ce qu'il y a lieu de retenir de ce scandale, c'est que l'«oeil» du roi est conçu par la firme NSO d'Herzliya, au nord de Tel-Aviv, dans la «Silicon Valley» israélienne! Tous ces exemples confirment que l'étroite collaboration entre l'Etat sioniste et le Maroc ne date pas d'hier. Sinon,pourquoi le Makhzen se démènerait-il pour imposer Israël comme Etat observateur à l'Union africaine? Le problème est que le roi pense réellement gagner en puissance et faire peur à ses voisins en s'adossant à l'Etat sioniste. Il avait, d'ailleurs, tenté de le faire en offrant au ministre israélien son territoire comme une «franchise diplomatique» afin de s'attaquer à l'Algérie oubliant qu'il lui en faut beaucoup plus pour faire cligner des yeux le pays d'un million et demi de martyrs. La réalité est que le roi n'a rien compris. Il s'accroche à l'illusion que le régime sioniste est à ses côtés et que fort de son soutien aux plans du renseignement, l'armement, l'infiltration ou même la déstabilisation, il va remporter haut la main la bataille du leadership dans la région et asseoir définitivement sa mainmise sur le Sahara occidental. Or, autant le soleil ne se cache pas avec un tamis, autant l'objectif d'Israël dans la région ne peut être occulté. L'Etat sioniste vise à faire exploser la stabilité de tout le Maghreb, Maroc y compris. En introduisant le loup dans la bergerie, le roi sera le premier à en pâtir.

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