L'Expression

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Un peuple, des héros, une indépendance

70 ans d'une révolution éternelle

Les premiers coups de feu seront suivis de sept longues années de guerre acharnée. Ces années seront celles de grandes épopées, de sacrifices et de bravoure, où chaque Algérien et Algérienne devient acteur d'une histoire inédite...

Il y a 70 ans, un coup de feu éclatait dans la nuit du 1er Novembre 1954, marquant le début de la plus grande guerre de libération qu’ait jamais connue l’humanité. Ce jour-là, six jeunes Algériens, issus de différentes régions du pays, allumaient la flamme d’une révolution qui allait embraser l’Algérie et changer son destin. Ces hommes – Mohamed Boudiaf, Larbi Ben M’hidi, Mustapha Benboulaïd, Krim Belkacem, Didouche Mourad et Rabah Bitat – rejoints par leurs camarades de l’extérieur, Ben Bella, Ait Ahmed, et Khider, incarnent la volonté inébranlable de tout un peuple à reprendre sa liberté, guidés par une conviction simple mais inébranlable : « Tahia El Djazaïr !». Dans les montagnes, les villages, les rues des villes, un peuple de paysans, d’ouvriers, de jeunes et de moins jeunes se lèvent pour braver l’un des empires coloniaux les plus puissants de l’époque. Malgré le manque criant d’artillerie, la faiblesse de l’armement et les privations, ils avancent, portés par un amour indéfectible pour leur patrie. Les premiers coups de feu seront suivis de sept longues années de guerre acharnée. Ces années seront celles de grandes épopées, de sacrifices et de bravoure, où chaque Algérien et Algérienne devient acteur d’une histoire inédite. « Jetez la révolution à la rue, le peuple s’en emparera », avait dit Larbi Ben M’hidi. Cette phrase prophétique prend vie, alors que l’élite place la révolution sur orbite et que le peuple la porte jusqu’à la victoire finale. Un million et demi de martyrs, des milliers de familles brisées, des millions de déplacés et d’orphelins... Derrière ces chiffres, se cachent des histoires de courage et de souffrance, de vies sacrifiées pour un seul idéal : une Algérie libre. C’est ce récit que nous souhaitons mettre en lumière dans ce dossier spécial, consacré aux 70 ans de la Révolution algérienne. Nous y rendons hommage aux héros historiques, mais aussi aux visages anonymes de la résistance : des paysans qui ont tout abandonné, des jeunes qui ont pris les armes, des intellectuels, des artistes et des militants qui, chacun à leur manière, ont contribué à faire de cette lutte un mouvement unique, bien plus qu’une guerre d’indépendance. À travers les témoignages d’anciens combattants comme le Moudjahid de la première heure Salah Goudjil, les souvenirs d’intellectuels et d’historiens, ce dossier plonge au cœur d’une révolution qui a dépassé les frontières militaires. Elle a été politique, sociale, religieuse, artistique, et même sportive.
Elle est devenue un symbole universel de lutte et de résistance, une leçon pour les peuples en quête de justice. Bien plus qu’une victoire, l’indépendance de l’Algérie incarne la dignité retrouvée d’une nation et son unité, avec un seul héros : le peuple…

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