L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

ÉMEUTES À KSAR EL BOUKHARI

35 personnes arrêtées

Ces troubles se sont prolongés tard dans la nuit avec des poches de résistance.

Après les émeutes déclenchées à Gdyel et à Chlef, la foudre a atteint la paisible ville de Ksar El Boukhari qui s´enflammait à son tour. Une simple rixe entre un policier en uniforme et un groupe de citoyens a failli tourner au drame en mettant en péril toute une ville.
En effet, tout a basculé dans la violence, juste à la fin d´un match de football qui a opposé l´équipe locale à celle de Boufarik, vendredi après-midi. D´escarmouche au début, la situation a dégénéré avec jets de pierres entre des policiers et des jeunes en furie, qui étaient en apparence bien préparés. L´étincelle déclenchée, la flamme s´est propagée comme une traînée de poudre à toutes les artères de la ville. Au paroxysme de la colère, les jeunes ont saccagé les cabines téléphoniques, plusieurs véhicules stationnés, éventré des magasins et dévasté des édifices publics dont un établissement scolaire et le Centre de la sécurité sociale...
La riposte des agents de sécurité a été rapide pour contenir le mécontentement des jeunes et rétablir l´ordre. Au total, 35 personnes ont été arrêtées pour atteinte à l´ordre public et destruction des biens d´autrui.
Ces troubles se sont prolongés tard dans la nuit avec des poches de résistance. Samedi matin, la ville d´El Ksar s´est réveillée dans la torpeur en récupérant son calme. Les habitants n´arrivaient pas à croire à ce qui s´était passé la veille. Selon des témoignages sur place, ces émeutes ne sont pas le fait du hasard, mais ont été provoquées par deux faits majeurs.
Le premier est dû à un ressentiment «d´injustice» suite au traitement réservé à une affaire entre policier et un groupe de jeunes dans un quartier populaire. Selon la version officielle, le policier était en exercice commandé lorsqu´il avait été agressé par quatre jeunes. Déférés devant la justice, trois d´entre eux ont écopé de deux ans de prison ferme et le troisième libéré. Cette information répandue dans la ville, parmi les jeunes, aurait été à l´origine de ce soulèvement. Du reste, les familles des jeunes ont entamées des procédures de cassation du verdict. Selon d´autres témoignages, l´émeute s´explique par la décision de l´APC de fermer le marché informel, qui représente la seule ressource de la ville d´El Ksar qui vit dans la désolation et le dénuement, d´où l´oisiveté des jeunes favorisant la prolifération de l´alcoolisme, la drogue et tous les maux sociaux.
De toute évidence, l´événement déclencheur de ces émeutes, qui semble s´inscrire dans le sillage d´autres événements similaires, n´est qu´un alibi: la crise du logement, le chômage galopant et le vécu en-dessous du minimum de la dignité humaine sont, sûrement, la véritable raison de ces émeutes. Les jeunes d´El Ksar, ville de l´arrière-pays, interpellent, ainsi, à leur manière, les responsables pour qu´ils jettent un regard du côté de chez eux.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré