Paysage politique
3 alliances animent la précampagne
Avant le décompte qui déclinera, dans deux semaine, les forces qui animeront le scrutin, elles sont trois alliances à rythmer le contexte préélectoral de la présidentielle.
A deux semaines du délai de dépôt des dossiers de candidatures à la candidature, le paysage politique est animé principalement par trois alliances. Il y a, d'un côté, celle de la majorité présidentielle et, de l'autre côté, celle qui porte la candidature de Belkacem Sahli.
La première, composée de trois partis politiques (FLN-RND-Front El Moustaqbal), a fait le choix d'accompagner la candidature du président Tebboune s'il décide de briguer un second mandat. La deuxième, dans laquelle siègent plusieurs formations à faible ancrage populaire, a misé sur le président de l'Alliance nationale républicaine (ANR), qui a préféré cette fois-ci s'appuyer sur un groupement après une mauvaise expérience lors de la présidentielle du 12 décembre 2019.
En plus de ces deux groupements présents sur le terrain, à travers la collecte des signatures et de la mobilisation de leurs partisans, figure aussi celui que mène Abdelkader Bengrina, président du mouvement El-Bina, lui également militant d'un second mandat du président en exercice. C'est ce qu'il a affirmé, d'ailleurs, avant-hier, dans le sud du pays, en plaidant le «parachèvement de l'édification de l'Algérie nouvelle» dans ce qui traduit son soutien à une candidature de Tebboune. Le patron d'El-Bina, Abdelkader Bengrina, active également à fédérer d'autres formations politiques pour le même objectif.
Parmi ces partis, l'on trouve El-Fadjr Djadid, El-Karama, le Front de l'Algérie nouvelle, le MEN, l'UFDS et le PLJ.
Cette alliance est née, faut-il le souligner, suite au malentendu et à la lutte de leadership qui aura marqué les quelques semaines d'action commune entre le trio (FLN-RND-El Moustakbal) et El-Bina. Et sitôt en désaccord sur la façon de mener les actions collectives, El-Bina a marqué ses distances avec ses désormais anciens «alliés». Il a préféré se placer en locomotive d'une autre alliance dont l'objectif ne diffère pas de celui de la première. Ce qui a porté le nombre d'alliances dans ce contexte préélectoral à trois, dans ce qui marque manifestement la grande nouveauté du scrutin présidentiel dont la cartographie garde quelques inconnues et dont il faudra attendre l'expiration des délais de dépôt des dossiers de candidature, prévu le 18 juillet en cours.
Ce n'est qu'à la lumière du verdict de la Cour constitutionnelle que seront connus les candidats à la magistrature suprême.
La loi indique, dans ce registre, que la Cour constitutionnelle valide, par décision, la liste définitive des candidats à l'élection du président de la République, y compris les recours, dans un délai maximum, de sept jours, à partir de la date de transmission de la dernière décision de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie). Cette dernière est d'ailleurs à l'oeuvre depuis la convocation du corps électoral. L'instance de Mohamed Charfi a indiqué avoir enregistré 31 prétendants à la fonction présidentielle. Parmi ces prétendants figurent des chefs de partis politiques. Il s'agit de Louisa Hanoune (PT), Youcef Aouchiche (FFS), Abdelaali Hassani Cherif (MSP), Zoubida Assoul (UCP). Si la patronne du Parti des travailleurs a eu déjà à vivre l'expérience de la présidentielle, ce n'est pas le cas pour les trois autres prétendants.
Louisa Hannoune a été dans la course vers la présidence à deux reprises. Une première fois en 2004 et une seconde en 2014. De son côté, la candidature de Hassani Cherif marquera la présence du parti islamiste à cette échéance après plusieurs années d'absence. La dernière participation du MSP à une élection présidentielle remonte à 1995. Le parti était alors dirigé par Mahfoud Nahnah, décédé le 190 juin 2003. Pour sa part, Youcef Aouchiche marquera, lui aussi, le retour du FFS dans la course présidentielle après celle du chef charismatique du parti, le défunt Hocine Aït Ahmed, en 1999.
À l'évidence, ces candidatures partisanes seront mises à l'épreuve de la compétition électorale.
Les alliances nées dans ce contexte électoral seront également une nouveauté à observer une fois opérée la décantation des forces qui animeront le scrutin.