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DIALOGUE AVEC LES TALIBANS

Vives tensions entre Washington et Kaboul

Un proche conseiller du président afghan Ashraf Ghani a provoqué jeudi un début de crise diplomatique avec les Etats-Unis en critiquant vivement les pourparlers de paix entre Washington et les talibans, et plus particulièrement «l'ambition personnelle» de l'émissaire américain Zalmay Khalilzad. «On ne sait pas ce qui se passe. La transparence n'est pas suffisante», a déclaré à quelques médias américains le conseiller afghan à la sécurité nationale Hamdullah Mohib lors d'une visite à Washington.»Nous sommes les derniers à être tenus au courant», a-t-il déploré. Ce haut responsable afghan a ensuite été «convoqué» par le numéro trois du département d'Etat américain, David Hale, qui a «rejeté» ses critiques «de l'approche américaine de la réconciliation» en Afghanistan, a rapporté dans un communiqué le porte-parole de la diplomatie américaine Robert Palladino. En cause: les discussions directes entre gouvernement américain et talibans qui ont démarré durant l'été 2018 à Doha et dont la dernière session en date s'est conclue mardi. A l'issue des précédentes phases de la négociation, Zalmay Khalilzad s'était à plusieurs reprises rendu à Kaboul pour informer le gouvernement afghan, mais mardi, il est rentré directement à Washington. Les autorités de Kaboul ne participent pas aux tractations à ce stade car les insurgés ont toujours refusé, jusqu'ici, de parler à un gouvernement qu'ils considèrent comme une «marionnette» des Américains. Au-delà de la forme, le haut responsable afghan a attaqué de manière inhabituelle les intentions américaines. Le négociateur américain a fait état mardi de «vraies avancées», évoquant un «accord préliminaire» sur les «garanties» que les talibans doivent fournir en matière de contreterrorisme et sur le «retrait des troupes» américaines, tout en précisant que le calendrier et les mesures détaillées devaient être «finalisés».»Nous sommes contents d'apprendre qu'il y a des progrès», a lancé Hamdullah Mohib, mais «nous avons le sentiment que s'il y a un accord, c'est un mauvais accord». Il a dit redouter que la seule intention des talibans soit de gagner en «légitimité» en tant qu'interlocuteurs des Etats-Unis après plus de 17 années de guerre. Surtout, il a mis en cause Zalmay Khalilzad, lui-même né en Afghanistan. «Il a des ambitions en Afghanistan. Il a voulu briguer la présidence à deux reprises», a-t-il dit. «L'impression en Afghanistan» est que «peut-être toutes ces discussions ont pour but de mettre en place un gouvernement de transition dont il deviendrait le vice-roi», a-t-il dénoncé, accusant l'émissaire américain de «tenir à l'écart un allié et partenaire». Selon Robert Palladino, le gouvernement américain a prévenu le conseiller afghan que «toute attaque contre l'ambassadeur Khalilzad était une attaque contre le département d'Etat et n'avait comme conséquence que de nuire aux relations bilatérales et au processus de paix». Devant la presse, il a toutefois redit la «confiance» de Washington envers le président Ghani, assurant qu'il n'y avait suffisamment de coordination et d'échanges réguliers avec Kaboul.»Un dialogue interafghan doit faire partie de tout accord final», a estimé le porte-parole de la diplomatie américaine.

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