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50 ONG réclament une «autre approche» de la crise au Sahel

Un constat sans complaisance

Partant du constat selon lequel les forces militaires locales et étrangères présentes au Sahel sont enlisées et ne peuvent mener une lutte efficace contre les groupes terroristes, une cinquantaine d'ONG sahéliennes et internationales ont publié, hier, un rapport dans lequel elles réclament une «nouvelle approche» des enjeux et des défis qui affectent la région et revendiquent la priorité d'une protection des populations civiles plutôt qu'un tout-sécuritaire.
Plus encore, elles défendent l'opportunité d'un dialogue avec les groupes extrémistes, dès lors qu'ils acceptent de négocier. Regroupées sous la dénomination «Coalition citoyenne pour le Sahel», née en 2020, ces diverses organisations de défense des droits humains associations de femmes, réseaux de juristes sont pour la plupart du cru et connaissent parfaitement les réalités politiques et militaires qui caractérisent la situation au Mali, au Niger et au Burkina Faso.
Convaincues que le temps est venu de cerner les véritables priorités, elles soulignent par voie de conséquence l'incapacité, sinon l'échec, de la solution militaire que les Etats ont privilégiée depuis huit ans et constatent qu'elle n'a contribué en aucun cas à améliorer les conditions de vie des populations de la région.
Parfois, ajoutent-elles, cette démarche sécuritaire a même entraîné des bavures dont ont fait les frais des civils, comme récemment au Mali.
Le rapport met en relief deux options souhaitées par les auteurs de l'analyse: d'une part, faire de la protection des civils la priorité absolue de l'action militaire, plutôt que de prétendre courir derrière des groupes extrémistes insaisissables.
Et, d'autre part, prendre en compte la crise de gouvernance dont souffrent les pays de la région, aux capacités financières réduites et à l'autorité circonscrite par rapport à l'immensité des territoires que les Etats sont censés contrôler, territoires devenus des sanctuaires pour la majorité des groupes armés de quelque obédience qu'ils se revendiquent.
Qu'ils appartiennent à al Qaïda au Maghreb (Aqmi) ou à l'Etat islamique autoproclamé, ces mouvements ont connu une progression exponentielle et la violence s'est accrue sans cesse, au fur et à mesure qu'ils ont prospéré aussi bien au Mali, qu'au Niger et au Burkina. C'est ainsi que le rapport pointe, avec une colère retenue, le fait qu'aux exactions de ces prétendus jihadistes ont répondu celles des groupes d'autodéfense, voire des forces de sécurité, les civils étant les victimes de toutes ces violences conjuguées.
Et les auteurs ne craignent pas de clamer que «davantage de civils ont été tués par des soldats censés les protéger que par des groupes armés non étatiques», particulièrement au cours de l'année dernière.
Exhortant les gouvernements à répondre aux besoins fondamentaux des populations, le rapport déplore l'envol des dépenses militaires depuis plusieurs années et réclame l'ouverture d'un dialogue politique avec la société civile, les femmes et les jeunes

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