NUCLÉAIRE IRANIEN
Téhéran lance un «avertissement» à Amano
L´Iran a lancé un «avertissement» au directeur général de l´Aiea Yukiya Amano en demandant le remplacement de deux de ses inspecteurs, mais demeure prêt à reprendre le dialogue sur son dossier nucléaire, selon le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki. La décision d´interdire l´entrée en Iran de deux experts de l´Aiea accusés de partialité «est un avertissement à Amano pour qu´il fasse attention que les inspecteurs de l´Agence internationale de l´énergie atomique ne violent pas le règlement de cette institution internationale», a dit M.Mottaki cité hier par l´agence Irna. «Ces deux personnes n´ont plus le droit de venir en Iran parce qu´elles ont donné des informations fausses et incorrectes et révélé plus tôt que prévu des informations officielles» sur le programme nucléaire iranien, a-t-il ajouté. Téhéran avait révélé lundi avoir demandé à l´Aiea le remplacement de ces deux experts dont ni le nom ni la nationalité n´ont été précisés.
M.Mottaki a souligné que «selon le règlement de l´Aiea, les informations obtenues lors des inspections sont secrètes et ne doivent pas être publiées», et il a demandé à M.Amano de «mettre fin au climat d´amateurisme et diriger l´agence professionnellement». Selon des sources proches de l´Aiea à Vienne, les Etats membres sont en droit de refuser des inspecteurs et de demander à l´Agence d´en présenter d´autres. Les Etats-Unis et la France ont cependant critiqué la décision de Téhéran, en estimant qu´elle ne contribuait pas à lever les suspicions sur le programme nucléaire iranien.
Ce geste de mauvaise humeur de l´Iran a fait suite au dernier rapport de l´Aiea concluant à l´impossibilité d´affirmer le caractère purement pacifique de son programme nucléaire, et au vote le 9 juin par le Conseil de sécurité de l´ONU de nouvelles sanctions contre Téhéran soupçonné de chercher, malgré ses démentis répétés, à se doter de l´arme atomique. «La décision contre ces deux inspecteurs ne signifie pas que l´Iran ne coopère plus avec l´Aiea», a cependant pris soin de souligner hier le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Ramin Mehmanparast.
M.Mottaki a confirmé implicitement de son côté que l´Iran était prêt à reprendre les discussions sur le nucléaire avec les grandes puissances, jugeant «positive» la récente proposition en ce sens du président français Nicolas Sarkozy.