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Nouvelle secousse en terre libanaise

Saad Hariri quitte la table politique

En annonçant, lundi soir, qu'il se retire de la vie politique, l'ancien Premier ministre libanais et chef de la formation politique «le courant du Futur», Saad Hariri, a provoqué un mini séisme au pays du Cèdre. D'autres ont même évoqué un «tremblement de terre» dans le champ sunnite qui peut, dans une certaine mesure, avoir pour conséquence immédiate des changements dans l'équation politique que constituent les élections législatives, convoquées en mai prochain par le président Michel Aoun. Cette sortie inattendue d'un homme qui a longtemps pesé sur la scène libanaise est expliquée par les observateurs comme un résultat logique d'un déclin long et inexorable de l'influence haririenne au point que la nouvelle a eu l'effet d'une tempête dans un verre d'eau.
En justifiant sa décision par «l'influence iranienne» croissante dans le pays et en y ajoutant comme autre grain de sel «la confusion sur la scène internationale» et «les divisions internes», Hariri n'aura pas convaincu grand monde, sinon qu'il prend les devants face au risque d'un cuisant revers pour son parti et pour lui-même en mai prochain. Celui qui fut le principal leader sunnite libanais et qui a pris le relais de son père, l'ancien Premier ministre et milliardaire Rafik Hariri, au lendemain de son assassinat en 2005, n'a pas évoqué dans sa déclaration intervenue à la Maison du Centre, au coeur de Beyrouth, les déboires financiers et politiques qui se sont accumulés depuis l'épisode saoudien au cours duquel il fut «l'invité» de la monarchie à son corps défendant. «Je suspends ma participation à la vie politique et invite ma famille politique au sein du courant du Futur à suivre ma voie. Je ne me présenterai pas aux élections et ne présenterai aucune candidature issue du courant du Futur ou en son nom», a donc annoncé sobrement Saad Hariri, aux membres de sa formation. «Notre maison restera ouverte aux bonnes volontés et à nos proches, dans tout le Liban», a-t-il assuré ensuite. «Nous restons au service de notre population et de notre pays. Mais notre décision est de suspendre tout rôle et toute responsabilité directe au sein du pouvoir parlementaire et politique dans le sens traditionnel du terme», a-t-il notamment indiqué, devant un portrait de son père.
Evoquant les «compromis» qu'il a dû faire pour mettre en oeuvre son «projet», il a énuméré l' «accord de Doha, la visite à Damas, l'élection de Michel Aoun à la Présidence» autant de concessions nécessaires pour garantir au Liban une immunisation contre la guerre civile et des conditions favorables pour «une meilleure vie» des Libanais.«Ce souci a guidé tous mes pas, m'a fait perdre ma fortune personnelle, ainsi que certains amis à l'étranger et beaucoup d'alliés, même des frères» a encore déploré Hariri qui laisse entendre que son principal allié, l'Arabie saoudite dont il a également la nationalité, lui a fait payer le prix de sa «complaisance» envers le Hezbollah pro iranien. Ce fut, en effet, le tournant majeur de sa carrière politique lorsque le 4 novembre 2017, il dut annoncer sa démission depuis Riyadh et condamner le rôle «négatif» du Hezbollah dans la politique libanaise. Cet épisode avait sonné le glas dans la mesure où l'indignation fut générale dans tout le Liban, y compris chez ses partisans qui avaient dénoncé une position dictée par l'Arabie saoudite dont Hariri était «otage». Depuis, il a dirigé trois gouvernements successifs pour constater, aujourd'hui, q'il «fait partie d'un système qui ne parvient plus à trouver des solutions».

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