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Moscou invite Ankara à ne pas «déstabiliser» la Syrie

Poutine et Erdogan se retrouvent à Sotchi

Peu avant l'arrivée, hier, du président turc Recep Tayyip Erdogan à Sotchi pour un nouveau sommet avec le président russe Vladimir Poutine, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a exhorté la Turquie à ne pas mettre à exécution sa menace d'une nouvelle opération militaire en Syrie, au risque de «déstabiliser» ce pays. «La Turquie a des inquiétudes légitimes, que nous prenons, bien sûr, en compte. Mais il est très important de ne permettre aucune action qui pourrait déstabiliser la situation en Syrie», a affirmé Peskov. Le ton était donné sur la nature et l'importance de l'entretien entre les deux chefs d'État, dans la station balnéaire de Sotchi, au sud de la Russie. Voilà plusieurs mois déjà que Erdogan agite la menace de déclencher une nouvelle intervention dans le nord de la Syrie voisine pour contraindre les combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG-FDS), alliés des Etats-Unis et considérés par Ankara comme terroristes au même titre que ceux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ce dernier étant reconnu comme tel par les Etats-Unis et l'Union européenne.
Lors du récent sommet tripartite des parrains du processus d'Astana, tenu début juillet à Téhéran, le président Poutine avait déjà signifié son opposition à une incursion turque dont il estime qu'elle serait contre-productive et nuirait aux efforts de stabilisation de la Syrie. Moscou et Ankara étant des acteurs puissamment impliqués dans une Syrie déchirée par une guerre qui a duré plus d'une décennie et nourri l'émergence de puissants groupes terroristes comme Tahrir al Sham (al Qaïda locale) et de factions rebelles proches de la Turquie, coopèrent étroitement tout en soutenant des camps opposés. Depuis son entrée en scène, en octobre 2015, la Russie appuie le gouvernement du président Bachar al Assad alors que la Turquie soutient des groupes de l'opposition.
Outre la Syrie, il s'agit également de l'Ukraine, dans la mesure où Erdogan joue un rôle constructif en maintenant une voie de dialogue et de négociations entre Moscou et Kiev, depuis le début de l'opération spéciale de la Russie. Il a, d'ailleurs, réussi le difficile pari d'un accord très attendu par la communauté internationale et grâce auquel les exportations de céréales ukrainiennes, bloquées depuis des mois, ont pu reprendre ces jours derniers, en même temps que celles de la Russie malgré les sanctions occidentales. Le président turc s'efforce, en outre, de réussir une médiation pour la paix et devrait, sans doute, sonder son homologue russe à cet égard.
Les retrouvailles de Sotchi interviennent trois semaines à peine après les discussions de Téhéran auxquelles a participé le président iranien mais la donne est différente dans la mesure où Erdogan peut arguer de son succès diplomatique sur la relance des exportations de céréales. Néanmoins, il est plus que probable que Poutine demeure intransigeant en ce qui concerne une intervention en Syrie. Accompagnés des ministres des AE, de la Défense, de l'Économie et de l'Énergie, le président turc pourra concentrer ses attentes sur la crise économique dans son pays où l'inflation flirte avec les 80%.

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