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Au Soudan, des millions de victimes d’un conflit téléguidé

Mort, voilà ta victoire

Du côté du Soudan, rien de nouveau. Les massacres continuent, et l'exode massif des populations vers les pays voisins tels que l'Égypte, le Tchad ou l'Éthiopie ne comporte pas de garantie de survie. Les horreurs, souvent moyenâgeuses, ont fini par lasser une communauté internationale qui a bien d'autres tragédies sur le pupitre. À Ghaza, où les exactions sionistes durent depuis plus d'un an, malgré les exhortations d'un Conseil de sécurité qui peine à convaincre de sa réelle objectivité, au Liban où l'aviation sioniste n'hésite pas à bombarder la cité historique de Baalbeck, après avoir rasé des immeubles à Beyrouth même, en Syrie, les images les plus effroyables ne parviennent plus à susciter la moindre émotion. Et pour cause, les multiples manifestations d'étudiants et de jeunes qui ont bravé les interdits des gouvernements occidentaux, alliés inconditionnels du sionisme, ont cessé face aux assauts brutaux des forces de l'ordre qui les répriment au nom des droits humains strictement réservés.
Pendant ce temps, le peuple soudanais vit un enfer au quotidien. Outre les tirs aveugles et les violences barbares des miliciens du général Mohamed Hamdane Daglo, patron des Forces de soutien rapide (FSR), dont le clan fraternel est soutenu par les Émirats financièrement et militairement, les populations font face à la famine et aux conditions cruelles que leur infligent les intempéries. Condamnés à fuir d'un endroit à un autre, ils errent au gré des combats, perdant ici et là des membres de leur famille, tandis que les ONG encore présentes pour leur apporter un semblant de réconfort sont, elles aussi, submergées par la folie meurtrière des assaillants. Depuis plusieurs semaines, l'escalade militaire dans l'État d'Al-Jazira est à son comble, comme ce fut à Al-Fasher. Près de 120 000 personnes y ont été condamnées à la fuite éperdue face aux violences extrêmes des FSR qui contrôlent cette ville depuis plus d'un an. À Rifaa, le chaos est indescriptible. Le nombre des morts aussi. Le bras de fer entre les généraux Daglo et Al-Burhane, qui dirige le pays de facto, a fait, depuis avril 2023, plusieurs dizaines de milliers de victimes, parmi les civils majoritairement et condamné au déplacement forcé des millions d'autres. La situation, alerte sans cesse l'ONU, est porteuse de l'une des pires catastrophes humanitaires au monde. Dire que le Soudan regorge de richesses, notamment l'or, et que ceci explique cela. 

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