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Pour poursuivre son occupation illégale du Sahara occidental

Mohammed VI sort la carte israélienne

La Russie a promptement dénoncé la décision unilatérale du président américain sortant Donald Trump de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en contrepartie d'une normalisation de ce pays avec Israël. Une normalisation qui vient, en réalité, officialiser des relations anciennes et soutenues entre le royaume marocain et les dirigeants sionistes. Tandis que les responsables palestiniens ont encore du mal à accuser le coup, si ce n'est la réaction de Nabil Chaath qui a dénoncé «un péché politique qui ne sert pas la cause palestinienne», la nouvelle donne vient confirmer l'analyse algérienne selon laquelle le Maroc a ouvert les portes de la région à l'expansionnisme israélien, mettant en danger la stabilité du Maghreb.
Tandis que l'ONU n'a pas manqué de réaffirmer sa position «inchangée» sur le Sahara occidental, plaidant pour une solution politique négociée concernant le statut de ce «territoire non autonome» hérité du passé colonial du continent africain, Rabat qui redoute les conséquences de son agression à El Guerguerat n'a pas trouvé mieux que de vendre son âme au diable en pactisant avec l'Etat sioniste, moyennant la «reconnaissance» de sa «souveraineté» par l'administration américaine sortante, et ce au mépris de la légalité internationale.
La France a salué la «reprise des relations diplomatiques» israélo-marocaines, confirmant son soutien habituel au Maroc, et elle répète que «le plan d'autonomie marocain (constitue) une base de discussions sérieuse et crédible alors même que la résolution onusienne implique un référendum d'autodétermination pour la dernière colonie en Afrique.
Curieux bémol, le secrétaire d'Etat sortant, Mike Pompeo qui a beaucoup oeuvré en faveur de la «normalisation» au Moyen-Orient, est en retrait de la décision de Trump, déclarant que «les Etats-Unis continuent de penser que, seules, des négociations politiques peuvent résoudre les désaccords entre le Maroc et le Polisario», tout en soutenant le plan d'autonomie marocain comme base des discussions. Toujours est-il que les Etats-Unis comptent ouvrir un consulat à Dakhla, le grand port sahraoui, alors que le Maroc va rouvrir en Israël le «bureau de liaison» qui existait entre 1994 et 2002, lorsque Hassan II soutenait le processus de paix marqué par les accords israélo-palestiniens d'Oslo en 1993.
En outre, des liaisons aériennes directes vont apparaître entre le Maroc et Israël où vivent quelque 700.000 juifs d'origine marocaine, mais aussi une «action pour l'investissement», côté américain et un développement de la «coopération économique» avec Israël, selon les termes de l'accord.. Autant d'indices qui confirment l'importance des risques pour la région maghrébine, les médias israéliens ayant agité pendant des mois le signe d'une normalisation avec Rabat au point que le Premier ministre islamiste El Othmani avait bruyamment démenti en août dernier et condamné par avance «toute forme de concession inacceptable» avec l'Etat sioniste. Les réactions des citoyens marocains sur les réseaux sociaux convergent massivement pour qualifier la «normalisation» de «trahison», la cause palestinienne étant considérée par le peuple marocain comme «une cause sacrée». Sans rire, le roi Mohammed VI a assuré jeudi au président palestinien, Mahmoud Abbas, la poursuite de «l'engagement permanent et soutenu du Maroc en faveur de la cause palestinienne juste». Cela dit, il vient d'ouvrir, au profit d'Israël, un champ d'intervention militaire directe, après des années de compagnonnage dans les domaines de l'espionnage et de la surveillance par satellites, drones et réseaux sociaux. Et c'est en connaissance de cause qu'il entend faire peser ces menaces sur nos frontières. Pourtant, il doit savoir que les «engagements» de Trump ne peuvent prévaloir sur les engagements des Etats-Unis au sein de l'ONU, auquel cas il faut attendre de voir quelle sera la décision de l'administration Biden une fois à l'ouvrage.

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