Syrie
Les nouveaux dirigeants promettent la «liberté de presse»

Parmi les multiples promesses du nouveau régime syrien afin de rassurer à la fois la population du pays et les partenaires étrangers, une déclaration du ministre de l’Information du gouvernement, en place jusqu’à mars prochain, vient de déclarer son intention d’œuvrer pour une presse «libre», assurant la volonté des autorités de garantir «la liberté d’expression». Dans un pays meurtri par plus de 13 années d’une guerre civile dévastatrice et confronté à de lourdes sanctions internationales, il a aussi apaisé les inquiétudes de la profession telle qu’elle a existé sous le régime du président déchu, Bachar al-Assad. C’est ainsi qu’il a annoncé le retour dans leur poste de travail des journalistes ayant refusé d’être «des instruments de propagande». «Il y a avait une forte restriction des libertés de la presse et d’expression du temps du régime qui pratiquait la censure. Pour la phase à venir, nous œuvrons à la reconstruction d’un champ médiatique syrien libre, objectif et professionnel», a déclaré le ministre Mohamed al-Omar, dans un entretien. Al-Omar est membre du gouvernement de transition installé à Damas par la coalition de groupes armés conduite par la formation islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui a provoqué dans une «offensive fulgurante» la chute du régime de Bachar al-Assad.Quelques heures seulement après la prise de Damas par cette alliance, les médias étatiques syriens fustigeaient un «régime criminel», affichant sur les réseaux sociaux le drapeau aux trois étoiles, symbole du soulèvement populaire de 2011 contre son pouvoir. «Nous travaillons à consolider les libertés de la presse et d’expression qui étaient sévèrement restreintes dans les régions du régime déchu», a également déclaré Al-Omar, qui occupait déjà le même poste au sein du «gouvernement de Salut» autoproclamé par HTS, dans l’ancien bastion rebelle d’Idlib, au nord-ouest de la Syrie et frontalier de la Turquie. «Nous ne voulons pas continuer de la même façon, c’est-à-dire avoir un média officiel dont le but est de polir l’image du pouvoir», a déclaré Al-Omar. Depuis leur installation à Damas, les nouveaux dirigeants de la Syrie s’efforcent constamment de rassurer les diverses communautés ethniques et religieuses, mais aussi les nombreuses délégations occidentales et arabes qui ont défilé dans la capitale syrienne dans le but de nouer le dialogue avec eux et de peser sur leurs choix immédiats et futurs.Dans la même intervention, Al-Omar a aussi évoqué une volonté de «réduire la bureaucratie et faciliter le travail des équipes de la presse étrangère. Depuis la libération (...), en particulier à Damas, nous avons demandé à ce que le travail médiatique se poursuive dans les institutions» a-t-il souligné, appelant, mardi, lors d’une discussion avec des dizaines de journalistes syriens à contribuer au succès de la transition». «Nous voulons des médias reflétant les cultures syriennes dans leur diversité, reflétant leurs ambitions, qui transmettent leurs préoccupations et servent de lien entre le peuple et l’administration en place», a-t-il encore assuré. Hier, l’Arabie saoudite a révélé la mise en place un pont aérien et terrestre vers Damas pour acheminer nourriture, abris et fournitures médicales en soutien au peuple acculé par une crise endémique. Exercé par le Centre saoudien d’aide humanitaire et de secours (KSrelief), ce pont doit «atténuer les effets des conditions difficiles que traverse actuellement le peuple syrien», indique l’agence de presse saoudienne.