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Malgré les multiples assurances des nouveaux maîtres de la Syrie

Les inquiétudes commencent

«Profiter de la crise en Syrie pour dégrader structurellement les capacités syriennes peut sembler être la bonne chose à faire d’un point de vue israélien, mais je pense que c’est une politique stupide », a asséné le conseiller diplomatique du président émirati Mohamed ben Zayed Al-Nahyane.

Quelques jours seulement après la prise de la capitale Damas, les groupes rebelles dirigés par la mouvance islamiste Hayat Tahrir al-Sham ont appelé la population à célébrer «la victoire» dans de nombreuses villes syriennes. Ils ont également multiplié les déclarations pour rassurer la communauté internationale, et tout particulièrement les capitales occidentales sur leur main tendue à toutes les composantes de la société syrienne, sachant que le pays recèle toute une mosaïque à la fois ethnique et confessionnelle et que le fragile équilibre instauré depuis des décennies pourrait vite basculer au point de replonger la Syrie dans une nouvelle guerre civile, autrement plus complexe à résoudre. En effet, diverses parties étrangères sont autour de la table syrienne, prêtes à souffler le chaud et le froid, voire même à gratter l'allumette qui mettrait le feu aux poudres. On en sait un peu plus depuis que le ministre des Affaires étrangères turc, Hakan Fidan, a révélé, lors d'un entretien, hier, sur une chaîne privée turque NTV, que la Turquie a convaincu la Russie et l'Iran de ne pas entraver l'offensive rebelle contre le régime de Bachar al-Assad. La chose était déjà dans l'air, mais sa confirmation vient lever toutes les équivoques qui nourrissaient un nombre de scénarii, parfois extravagants. C'est donc en vertu de cet accord tacite des trois pays concernés par les enjeux en Syrie et leurs conséquences à la fois directes et indirectes sur le Liban et l'Irak, notamment que l'offensive «foudroyante» a pu avoir lieu et se dérouler la fleur au fusil, avec «un minimum de pertes en vies humaines». Ankara avait pour souci, dit le chef de la diplomatie turque, de parvenir à écarter Al-Assad «sans effusion de sang» et a, pour cela, mené des «négociations ciblées avec deux acteurs importants capables d'utiliser la force».
Il convient de noter que cette explication passe sous silence le rôle des États-Unis et de leur allié privilégié, Israël, l'un comme l'autre ayant un intérêt majeur dans la chute du régime Al-Assad, grâce à laquelle l'entité sioniste se voit offrir un boulevard géostratégique dans toute la région moyen-orientale. D'où la grande inquiétude des pays du Conseil de coopération du Golfe, très échaudés par les ambitions des Frères musulmans dont les nouveaux maîtres de la Syrie font partie, au point qu'une réunion a eu lieu, hier en Jordanie, dans la ville d'Aqaba, sur les rivages de la mer Rouge, regroupant des ministres et responsables américains, européens, arabes et turcs pour débattre du dossier syrien.
«Nous avons la responsabilité de travailler pour ne pas répéter les erreurs du passé», a asséné le conseiller diplomatique du président émirati Mohamed ben Zayed Al-Nahyane qui a, en outre, «déploré» les frappes sionistes en Syrie, visant à détruire l'arsenal militaire jusqu'alors détenu par le pouvoir.» Profiter de la crise en Syrie pour dégrader structurellement les capacités syriennes peut sembler être la bonne chose à faire d'un point de vue israélien mais je pense que c'est une politique stupide», a-t-il commenté. «C'est une nouvelle Syrie qui se crée, ils auraient dû envoyer un message différent, je ne dis pas un message de paix car nous n'y sommes pas encore, mais un message différent», a-t-il dit à l'adresse des dirigeants sionistes avec qui les Émirats ont scellé une normalisation en 2020.
Comme en écho, l'armée sioniste a effectué, hier, de nouvelles frappes sur des «sites militaires de l'ancien régime» à Damas et sa banlieue, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), en guise de réponse aux déclarations onusiennes et arabes.

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