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Après l'assassinat de Sidi Brahim Ould Sidati à Bamako

Le Mali entre incertitudes et turbulences

Malgré certaines insuffisances dont la lenteur observée en ce qui concerne sa mise en application, l'Accord de paix issu du processus d'Alger au mali est d'une nécessité impérieuse pour sortir le pays de la crise multiforme dans laquelle il se débat depuis presque dix ans. Au lendemain de l'assassinat du président de la Coordination des Mouvements de l'Azawed (CMA), Sidi Brahim Ould Sidati, nombreux sont ceux pour qui ce processus, risque d'enfoncer davantage le Mali dans un bourbier à la fois politique, sécuritaire et socio-économique, au grand profit des groupes terroristes qui prospèrent dans la zone des trois frontières partagées par le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Quelques jours plus tôt, il y a eu, au Niger voisin, une tentative de coup d'Etat contre le président Mohamed Bazoum, nouvellement élu, preuve que la déstabilisation des pays de la région sahélienne figure bien dans l'agenda de certaines officines déterminées à semer le chaos pour préserver des intérêts majeurs.
La solution militaire, avec le déploiement de la force française Barkhane (plus de 5000 hommes), Takuba et celle du G Sahel, a montré ses limites, même si elle demeure une option nécessaire pour contenir la menace extrémiste dans la région et cela, en dépit de ses résultats pour le moins insuffisants. Tous les pays voisins, concernés par le défi du terrorisme, sont conscients de l'importance de la stabilité du Mali, un enjeu sans cesse présenté par la diplomatie algérienne comme stratégiquement primordial. Ils perçoivent, en effet, les conséquences d'une telle situation, au cas où elle viendrait à s'envenimer, sur la prolifération des diverses menaces, allant du terrorisme au trafic en tous genres et, plus particulièrement, des trafics de drogue dont le cannabis marocain, devenus un facteur décisif de la montée des périls dès lors qu'ils alimentent une circulation accrue des armes prohibées. L'ensemble de ces facteurs impacte, en outre, d'importants projets dont l'accélération de la route de l'unité africaine et du gazoduc entre le Nigeria et l'Algérie que Rabat cherche à détourner à son profit. Tous ces paramètres montrent à quel point le contexte est explosif et pourquoi il importe de renforcer et la présence dissuasive de l'ANP aux frontières du pays et l'action diplomatique suractivée pour désamorcer les tensions nouvellement créées.
Une des raisons qui minent le processus d'Alger remonte à l'intervention française Serval, en 2013, qui a installé à Kidal, la milice Ifogha, poussant les Maliens du Sud à craindre une partition de leur pays au profit des différents mouvements de l'Azawed.
Il n'en fallait pas plus pour que le gouvernement rencontre une forte résistance dans la mise en oeuvre des dispositions de l'Accord de 2015, notamment l'accès des Maliens du Nord aux institutions majeures du pays, la réintégration des déserteurs de cette région dans les Fama et plusieurs autres mesures indispensables à la réconciliation. Autant dire que ces obstacles font le bonheur des groupes armés dont le but est d'empêcher une avancée quelconque vers la solution pacifique de la crise. Et l'assassinat du président de la CMA peut s'inscrire dans cette stratégie de l'immobilisme qui profite aux partisans d'un mali faible et divisé.

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