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Elections cruciales en éthiopie

Le comptage des voix est en cours

Les opérations de comptage des voix étaient en cours, hier, en Ethiopie, au lendemain d'élections cruciales mais incomplètes dans le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique en proie aux violences et à la famine, notamment dans la région en guerre du Tigré. Même si ce double scrutin législatif et régional n'a pu se tenir, pour des raisons sécuritaires ou logistiques, dans un cinquième des circonscriptions, le Premier ministre Abiy Ahmed a salué mardi matin la journée «historique» du 21 juin. «Toutes les couches de la société sont sorties pour faire entendre leur voix lors des premières élections libres et équitables de notre pays», a-t-il écrit sur Twitter, soulignant «le sérieux, l'engagement envers la paix et le processus démocratique (du) peuple.» Il a également appelé, dans un communiqué diffusé par son cabinet, «tous les partis politiques à poursuivre le processus pacifique (...) et à veiller à ce qu'aucun problème ne se produise dans les prochains jours jusqu'à ce que le décompte des voix soit terminé et que les résultats soient annoncés».Lors de sa désignation au poste de Premier ministre en 2018, Abiy Ahmed avait promis d'organiser les élections les plus démocratiques de l'histoire de l'Ethiopie. Le prix Nobel de la paix 2019 espère tirer de ce scrutin - initialement prévu en août 2020 mais reporté à deux reprises en raison de la pandémie puis de difficultés logistiques - la légitimité populaire qui lui fait défaut. Ces élections interviennent alors que son aura de réformateur et de pacificateur est entamée par l'explosion des violences politico-ethniques dans le pays et par le conflit qu'il mène au Tigré. Mais son Parti de la Prospérité (PP), qui bénéficie d'une meilleure implantation, demeure le grand favori pour remporter une majorité au Parlement fédéral. En Ethiopie, les députés élisent le Premier ministre, qui dirige le gouvernement.La journée de lundi s'est déroulée globalement dans le calme, selon la Commission électorale qui a toutefois rapporté des actes «d'intimidation de représentants de partis», dans les régions de l'Amhara, du SNNPR (Sud) et de l'Afar. Dans la capitale Addis Abeba, d'importantes files d'attente étaient visibles devant les bureaux de vote. Les électeurs ont parfois dû attendre plusieurs heures pour pouvoir voter et les autorités ont prolongé de trois heures l'ouverture des bureaux de vote. Les opérations de comptage ont débuté dans la soirée, peu après 21h00. A Bahir Dar, capitale de la région de l'Amhara, la deuxième plus peuplée du pays, plusieurs bureaux de vote visités avaient terminé le décompte des voix hier matin et certains avaient placardé leurs résultats sur de grandes affiches - couleur violette pour les législatives et vert pâle pour les régionales - que venaient consulter les curieux. Dans l'un d'entre eux situé dans le quartier de Gishabay, le parti d'opposition du Mouvement national Amhara (NaMA) est arrivé en tête aux législatives et le PP aux régionales. «On apprend la démocratie et les partis, quel que soit le vainqueur, devraient tous accepter le résultat», affirme Eshete Alemnew, un artisan de 34 ans. Plus de 40 partis et 9.500 candidats étaient en lice pour ces élections nationale et régionale. Mais dans certaines régions, des formations d'opposition ont boycotté le scrutin, notamment en Oromia, région la plus peuplée du pays et dont est originaire M. Abiy, où deux partis entendaient protester contre l'emprisonnement de leurs dirigeants ou pour dénoncer son manque d'équité. Le scrutin ne s'est pas tenu dans 20% des 547 circonscriptions, où il a été reporté au 6 septembre en raison des violences et insurrections armées dans certaines, ou pour des problèmes logistiques dans d'autres. Aucune date n'a en revanche été fixée pour les
38 circonscriptions du Tigré, où la rapide opération de «maintien de l'ordre» lancée par Abiy en novembre pour destituer les autorités régionales dissidentes a dégénéré en un conflit dévastateur. Dans cette région septentrionale, des combats persistent, les récits d'atrocités sur les civils se multiplient (massacres, viols...) et selon l'ONU, au moins 350.000 personnes y sont désormais en situation de famine, ce que conteste le gouvernement éthiopien. L'issue des élections sera scrutée de près par la communauté internationale, dont les Etats-Unis qui avaient exprimé leur inquiétude de voir un si grand nombre d'électeurs exclus du processus et la détention de responsables d'opposition.

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