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LE MAROC ACCUSE L'IRAN ET LE HIZBOLLAH D'ARMER LE FRONT POLISARIO

Le complot du roi contre l'Algérie

Que sa prestation intervienne dans le droit sillage du show de Netanyahu relativise totalement la «crédibilité» de ses arguties. Qu'elle soit relayée, hier, par la déclaration immédiate de l'Arabie saoudite prête à «se tenir aux côtés du Maroc face à tout ce qui menace sa sécurité», n'est pas non plus innocent...

De notoriété publique, les liens entre le Maroc et Israël sont connus, comme est également connue la connivence de leurs services de sécurité. Il n'y a donc rien de surprenant dans le fait qu'au lendemain même de la sortie théâtrale du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, affirmant détenir des «preuves sur le programme nucléaire secret de l'Iran», on voit le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, lui emboîter le pas pour annoncer la rupture des relations diplomatiques avec Téhéran en assurant, lui aussi, avoir des «preuves» de l'implication du Hezbollah dans l'armement du Polisario. Croyant faire d'une pierre deux coups, il s'est attaqué à l'Algérie en la pointant du doigt dans ce qu'il voudrait valider comme une opération complice incluant notre pays, la RASD et le Hezbollah. Il est vrai que le ridicule ne tue pas et qu'à ce niveau de la diplomatie, plus le mensonge est gros, plus il a des échos conséquents. Mais là, il ne s'agit pas seulement de mensonge car les prétendues révélations du MAE marocain relèvent du délire diplomatique le plus affligeant.
Que sa prestation intervienne dans le droit sillage du show de Netanyahu relativise totalement la «crédibilité» de ses arguties. Qu'elle soit relayée hier par la déclaration immédiate de l'Arabie saoudite prête à «se tenir aux côtés du Maroc face à «tout ce qui menace sa sécurité, sa stabilité et son intégrité territoriale», n'est pas non plus innocent aussi bien dans le timing que dans la projection. Ces sorties interviennent en Israël comme au Maroc au lendemain de la visite du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo motivée par la demande express du président Donald Trump d' «énormément plus d'argent» pour l'engagement des forces américaines en Syrie, d'une part, et la préparation de l'opinion internationale à la décision sur le nucléaire iranien qui interviendra le 12 mai prochain, d'autre part.
Il y a là tous les ingrédients d'un plan hâtivement «réfléchi» dont Rabat croît tirer profit, au moment où sa posture dans la question sahraouie est devenue intenable au niveau du Conseil de sécurité de l'ONU qui lui a intimé l'ordre d'ouvrir des «négociations sans conditions avec le Polisario» et de rendre compte, d'ici octobre, de sa bonne volonté quant au respect du processus onusien représenté par la Minurso.
Désespérément, le Royaume du Maroc cherche comment se sortir de l'affaire tout en évitant de souscrire aux recommandations de la communauté internationale, Etats-Unis compris, et, pour cela, quoi de mieux que de se lancer dans une croisade contre l'Iran en essayant d'impliquer l'Algérie au motif que les armes du Hezbollah auraient transité par ses arcanes!
En s'insérant ainsi dans le climat propice à la mobilisation générale contre l'Iran, le Maroc pense gagner sur plusieurs tableaux: se rapprocher, grâce aux bons offices de l'Arabie saoudite et des Emirats qui ont peu apprécié ses liens avec le Qatar, se concilier les faveurs américaines et se redonner, par-là même, une nouvelle virginité pour son prochain passage devant le Conseil de sécurité de l'ONU sans céder à ses exigences.
Pour autant, ses relations avec l'Iran ont toujours été insignifiantes depuis la chute du shah et la prétendue implication du Hezbollah aux côtés du Polisario sonne comme un argument grotesque et malséant pour un pays qui vient à peine de réintégrer les rangs de l'Union africaine. Car, dans cette organisation, siège un Etat qui s'appelle la République arabe sahraouie démocratique (RASD) que Rabat, appuyée par la France, avaient essayé, mais en vain d'exclure du sommet de l'Union africaine - Union européenne. Apparemment, la déconvenue que lui a infligée alors l'UA ne lui a pas suffi et le Maroc, comme tous les colonialismes «mauvais élèves» que le général Giap dénonçait en son temps, s'échine à vendre des vessies pour des lanternes! Les pays visés ont réagi avec la mesure requise face aux accusations «infondées» et «mensongères» de Rabat dont le discours a beau obéir à une fuite en avant belliqueuse, mais sans effet sur le processus d'autodétermination du Sahara occidental, clairement réaffirmé par le Conseil de sécurité de l'ONU, en avril dernier. Cette sortie maladroite de la diplomatie du Makhzen, soutenue par une Arabie saoudite qui peine à se sortir du bourbier yéménite et se hasarde, avec de telles accusations, à une ingérence dans les affaires intérieures de l'Algérie, sera sans doute appréciée à sa juste mesure par la communauté internationale, éclairée par ce recours à une pièce montée aussi pathétique dont la seule conséquence est qu'un tel mensonge, aussi gros qu'il puisse être, ne passera pas.

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