Les inondations touchent 1,4 million de personnes et la guerre provoque des millions de déplacés
Le calvaire des Soudanais
Le Soudan fait face à une véritable menace de dislocation de son État. Il s’agit de la préservation de sa souveraineté nationale, à l’aube de la guerre civile, qui impose son diktat contre le peuple soudanais livré à lui-même.
Des inondations ont touché le Soudan du Sud 1,4 million de personnes ont été touchées et 379 000 déplacées. Cette catastrophe naturelle s'ajoute au drame du peuple soudanais qui vit au rythme d'une guerre civile dont seuls les civils paient lourdement les frais. Les organisations humanitaires ont souligné, dans ce sens, que «le Soudan du Sud, l'un des pays les plus pauvres au monde, fait face aux pires inondations qu'il ait jamais connues depuis des dizaines d'années, en particulier dans le Nord», et d'ajouter: «Les graves inondations concernent désormais les habitants de 43 comtés et la région administrative d'Abyei, une zone que revendiquent le Soudan et le Soudan du Sud. Plus de
379 000 personnes sont déplacées dans 22 comtés et Abyei», a précisé le communiqué de l'Ocha. La même organisation humanitaire dépendant de l'ONU a indiqué qu' un précédent état des lieux, dressé par l'organisation il y a un mois, comptabilisait quelque 893 000 personnes affectées et plus de
241 000 déplacées. Dans le même sillage, des catastrophes naturelles et les drames qui frappent de plein fouet le peuple soudanais, la Banque mondiale a signalé dernièrement que «les inondations aggravaient une situation humanitaire déjà critique, marquée par une sévère insécurité alimentaire, un déclin économique, un conflit permanent, des épidémies, et les répercussions du conflit au Soudan», et de poursuivre: «Plus de sept millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire au Soudan du Sud et
1,65 million d'enfants souffrent de malnutrition», a-t-on signalé. Le Programme alimentaire mondial (P.A.M.) a déclaré: «plus de sept millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire au Soudan du Sud et 1,65 million d'enfants souffrent de malnutrition»; et d'ajouter: «Les réserves de nourriture au Soudan du Sud étaient vides et avait besoin de 404 millions de dollars afin de préparer l'aide pour 2025 dans un contexte de «montée en flèche des coûts opérationnels et de la faim», attestent les rapports publiés par le P.A.M. Dans un autre registre, strictement politique, le Soudan fait face à une véritable menace de dislocation de son État. Il s'agit de la préservation de sa souveraineté nationale, à l'aube de la guerre civile, qui impose son diktat contre le peuple soudanais livré à lui même. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a réaffirmé «la position de l'institution panarabe en faveur de la souveraineté du Soudan et l'unité de ses territoires ainsi que la non-ingérence dans ses affaires intérieures». «Nous apprécions les efforts du gouvernement soudanais pour faciliter l'entrée de l'aide humanitaire et des secours, afin de soulager les souffrances des citoyens soudanais», a-t-il déclaré.
L'ambassadrice de la République du Soudan en Algérie, Nadia Mohamed Khair Osman, a fait une déclaration sur la situation critique que traverse son pays et les solutions souveraines qui devraient contribuer à la sortie de crise. Dans ce sens, l'ambassadrice a souligné que «l'arrêt du conflit au Soudan nécessite l'interdiction du flux d'armes et de l'afflux de mercenaires pour éviter l'aggravation de la situation dans la région, notamment au Sahel africain, une région instable», a-t-elle insinué. Dans un autre contexte, Nadia Mohamed Khair Osman a indiqué que «les développements de la situation au Soudan impactent toute la région, mon pays, au regard de sa position géopolitique et des ressources dont il regorge, est considéré comme l'un des fondements de la stabilité dans la région», a-t-elle noté. L'ONU, quant à elle, a appelé les dirigeants du Soudan du Sud à administrer la preuve de leur volonté de construire un avenir démocratique, soulignant que «le temps presse» pour faire les réformes nécessaires après le nouveau report des élections». «C'était un développement inévitable, mais regrettable, étant donné la frustration profonde et la lassitude de la population sud-soudanaise face à l'apparente paralysie politique et l'inaction de leurs dirigeants pour mettre en oeuvre l'accord de paix et permettre cette transition attendue depuis si longtemps», a précisé le représentant de l'ONU dans ce pays, Nicholas Haysom, devant le Conseil de sécurité.