L'Expression

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Sahara occidental

La leçon des échecs

La première visite de l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, Staffan de Mistura, vient de s'achever dans une atmosphère de lourdes interrogations.
Bien plus que ses prédécesseurs, le diplomate italo-suédois ne dispose pas encore de toutes les cartes nécessaires pour pouvoir mener à bien sa mission et c'est pourquoi des doutes existent quant aux chances de débloquer la situation, volontairement ancrée dans une paralysie durable par le royaume du Maroc qui continue à piller les ressources du peuple sahraoui, avec la complicité des puissances européennes qui le parrainent. Des voix se sont élevées, la toute dernière étant celle de l'ancien émissaire de l'ONU, le diplomate américain Christopher Ross qui a exhorté les Etats-Unis à assurer à Staffan de Mistura «au moins, les mêmes prérogatives» que celles dont a disposé, en son temps, l'ancien secrétaire d'état James Baker, lorsqu'il a conduit une médiation identique au Sahara occidental. On se rappelle que ni James Baker ni Christopher Ross et, avec eux, l'ancien président allemand Horst Kohler, ne sont parvenus à se défaire du carcan marocain et n'ont eu d'autre choix que celui de jeter l'éponge, face à une mission onusienne sabordée au sein même du Conseil de sécurité.
Les raisons de l'échec de toutes les démarches entreprises sont connues et il n'y a aucune donne qui tendrait à croire qu'il n'en ira pas de même, cette fois-ci. Tous les processus engagés et tous les efforts antérieurs des envoyés spéciaux ont buté sur les manoeuvres et les coups tordus du Makhzen, assuré d'une impunité quasi permanente au sein même du Conseil de sécurité où la France, membre permanent de l'instance, n'hésite jamais à brandir son veto comme elle l'a fait, ces temps derniers, afin de continuer à priver la Minurso de sa prérogative de contrôle des violations des droits de l'homme. Une tâche d'autant plus indispensable que les exactions de l'armée d'occupation marocaine ont atteint des dimensions inquiétantes au point d'alarmer l'opinion internationale, malgré le rideau de fer que Rabat impose pour empêcher que soient diffusées des images ou des informations de nature à infirmer la propagande du Makhzen. Toujours est-il que l'ONU, le Conseil de sécurité et, plus largement, la communauté internationale sont confrontés à une situation de plus en plus explosive, depuis que l'état sioniste a conclu un accord militaire avec le royaume du Maroc, avec le risque de compromettre la situation d'ensemble dans toute la région maghrébine, voire en Méditerranée.
D'où l'impératif d'une approche autrement plus offensive, sinon contraignante, pour sortir du bourbier dans lequel se complaît le Makhzen et parvenir, réellement, à la relance du processus de règlement de la crise, sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et celle des recommandations, non moins pertinentes, de l'Assemblée générale de l'ONU.

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