Onzième tournée de Blinken au Moyen-Orient
La face visible de l’iceberg
Entamant une nouvelle tournée au Moyen-orient dans le but, dit-on, d'obtenir un cessez-le-feu à Ghaza et de contenir l'escalade militaire, le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, était, hier, en Israël où il a eu un entretien avec le Premier ministre sioniste, Netanyahu. C'est la onzième visite diplomatique que Blinken y effectue, dans un contexte marqué par des exactions sionistes effroyables contre la population civile de l'enclave palestinienne, depuis le 7 octobre 2023. L'autre objectif déclaré du diplomate américain est de négocier l'échange de prisonniers avec le Hamas palestinien mais Netanyahu a démontré, depuis de nombreux mois, que tel n'est pas son souci et qu'il entend, surtout, embraser le Moyen-orient avec un conflit ouvert avec l'Iran dans lequel Washington serait impliqué. À deux semaines seulement de l'élection présidentielle américaine, Blinken a rencontré, outre Netanyahu, plusieurs autres responsables sionistes impliqués dans la guerre génocidaire contre Ghaza et les territoires palestiniens occupés. Au lendemain de l'annonce de la tombée en martyr du chef du Hamas, Yahia Sinouar, le président américain, Joe Biden, s'est félicité du fait que les Renseignements américains l'avaient préalablement localisé et il a émis l'espoir que le meurtre de Sinouar, tombé les armes à la main à Ghaza, ouvre «un chemin vers la paix» au Proche-Orient et un «meilleur avenir à Ghaza, sans le Hamas». Mais des responsables de l'administration démocrate sortante ne cachent pas leur scepticisme quant à cette percée diplomatique majeure envisagée par Biden et Blinken, ce dernier étant en Jordanie, aujourd'hui, avant d'autres pays dont la liste n'est pas encore connue, sans doute l'Égypte, le Qatar et peut-être même l'Arabie saoudite qui demeure toujours aux portes de la normalisation avec l'entité sioniste, forte des silences complices des autres États arabes «normalisés».Sans aucun doute, Blinken aura abordé avec Netanyahu les «représailles» contre l'Iran dont se gargarisent des dirigeants occidentaux qui ne cachent pas leur impatience. Si, officiellement, Washington dit vouloir empêcher toute action susceptible d'embraser la région, il n'en demeure pas moins que son armada est mobilisée au profit de cette «riposte» sioniste qu'«attend fébrilement, selon certaines agences occidentales, la communauté internationale». En lançant 200 missiles contre l'entité sioniste, le 1er octobre dernier, l'Iran avait répliqué à des agressions sionistes caractérisées, au mépris du droit international. Téhéran avait déclaré que cette offensive faisait suite à l'assassinat, fin septembre, du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, dans une frappe sur Beyrouth, et à l'assassinat du prédécesseur de Yahya Sinouar à la tête du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans une explosion à Téhéran. Hier, le ministre iranien des AE, Abbas Araghchi, a affirmé, à Bahrein, que les voisins de l'Iran ne permettront pas l'utilisation de leur «sol ou espace aérien» pour des attaques sionistes, au terme d'une tournée régionale qui l'a mené en Arabie saoudite, au Qatar, à Oman, en Irak, en Égypte et en Turquie. «Nous surveillons de près les mouvements des bases américaines dans la région et nous sommes au courant de tous leurs vols et déplacements», a-t-il prévenu. Ajoutant que «si Israël attaque l'Iran, sous quelque forme que ce soit, l'Iran répliquera de manière équivalente». Les États-Unis, alliés totalement impliqués dans le conflit aux côtés d'Israël, disposent de bases militaires en Turquie, au Bahreïn, au Koweït, au Qatar et aux Émirats arabes unis.