L'Expression

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37 Migrants au moins tués dans la tragédie de Melilla-Nador

La face sanguinaire du Makhzen

Le pouvoir du Makhzen a commis des «violations graves» qui ont conduit à la mort de dizaines de migrants, indique un rapport de l'Association marocaine des droits de l'homme.

Le pouvoir marocain finira l'année en portant la mort au front et du sang sur les mains. Une particularité des régimes sanguinaires. Les victimes: de jeunes migrants en majorité des Subsahariens qui ont fui la pauvreté, la misère, l'instabilité politique de leur pays pour des cieux plus cléments qui leur permettraient d'entrevoir, d'espérer un avenir meilleur. Un rêve qui s'est éteint aux portes de l'Europe. Au pied de la clôture de fer qui sépare l'enclave espagnole Melilla du territoire marocain où 37 d'entre eux, au moins, qui ont tenté de franchir cet ultime obstacle pour atteindre le «Graal», trouveront la mort après une intervention d'une violence inouïe des forces de répression marocaines qui s'est soldée par un massacre. Des assassinats dont le Maroc a tenté de s'en laver les mains à travers des procès à sens unique, des procès-verbaux falsifiés et des aveux arrachés sous la torture. Le vrai visage du pouvoir marocain qui a été mis à nu par un rapport de l'Association marocaine des droits de l'homme (Amdh). Le régime du Makhzen a commis des «violations graves» lors de «procès inéquitables» intentés contre des demandeurs d'asile d'origine africaine, détenus dans le cadre de la tragédie de Melilla/Nador qui a conduit à la mort de dizaines de migrants, indique le document présenté le 24 décembre à Nador, lors d'une conférence de presse en présence d'une dizaine de juristes. Le rapport fait état de plusieurs violations, comme le recours à la «falsification» pour condamner ces détenus africains, au mépris de toutes les conventions internationales liées à la protection internationale des réfugiés, signées par le Maroc. Ces détenus ont affirmé avoir été «passés à tabac par les forces de sécurité marocaines, ce qui paraît évident eu égard aux différentes blessures sur la tête et le visage», témoigne l'Amdh dont les représentants ont assisté à leurs procès. Des simulacres de procès orchestrés par magistrats qui avaient pour mission de maquiller des crimes abjects pour cacher la face sanguinaire d'un Makhzen aux abois plutôt que de rendre justice. «Ces migrants ont signé les procès-verbaux de la police sans les consulter et ont nié toutes les accusations montées de toutes pièces contre eux lors de leur comparution devant le juge», révélant que «certains d'entre eux ont été victimes de tromperies de la part de la police judiciaire qui a exercé des pressions pour les amener à signer les PV et à se retrouver face à de lourdes accusations et à des peines injustes». La police marocaine a joué un rôle majeur dans cette parodie de procès. Son recours aux mêmes procès-verbaux contre tous les migrants, en utilisant un procédé de «copier-coller», confirme que ces documents sont falsifiés et préparés sur mesure dans le but d'infliger des peines maximales à ces migrants qui n'ont fait que fuir les conditions de vie difficiles dans leurs pays, souligne le rapport de l'Amdh qui dénonce et qualifie les peines prononcées contre les migrants détenus dans le cadre des évènements du 24 juin de «très dures et injustes». Elles prouvent «à quel point la justice est mise au service de la politique d'immigration», conclut le document. Acoquiné au Maroc dans cette expédition sanglante et meurtrière, l'Espagne a, de son côté, carrément classé l'enquête sur les événements dramatiques de Nador/Melilla en juin dernier. Le jugement rendu, vendredi, par le parquet espagnol, a été qualifié d'«extrêmement dangereux», par plus de 150 organisations espagnoles de défense des droits civils et humains qui ont mis en garde contre le fait de laisser cette tragédie «sans sanction, ni identification des responsabilités». Ces ONG ont regretté «l'impunité» entourant cette affaire, mettant en lumière «le racisme des institutions étatiques qui ne veulent pas enquêter sur le meurtre de dizaines de personnes».

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