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LE TON MONTE ENTRE L'ARABIE SAOUDITE ET L'IRAN

La discorde à fleurets mouchetés

La tension est aussitôt montée d'un cran puisque Riyadh accuse Téhéran de soutenir activement les rebelles yéménites qui menacent désormais l'aéroport international de la capitale saoudienne avec des missiles balistiques.

Le ton monte entre l'Arabie saoudite et l'Iran, au lendemain d' une «agression» dénoncée par Riyadh qui accuse des rebelles houthis d'avoir lancé un missile sur la zone aéroportuaire de la capitale politique et parle d'un «acte de guerre» auquel elle se réserve de riposter d'une «manière appropriée». Cette réaction intervient alors que la monarchie saoudite est en plein remue-ménage avec l'arrestation de nombreux princes, dignitaires et autres hommes d'affaires ciblés par une commission anti-corruption mise en branle aussitôt installée par le prince héritier Mohammed ben Salmane.
Des arrestations qui soulèvent des montagnes d'interrogations tant elles revêtent le caractère d'un séisme politique dans un pays où la tendance est, depuis des décennies, à une torpeur bienfaisante et une mécanique de succession bien huilée. Il semble que tel ne soit plus le cas depuis que le roi Salmane a décidé de bousculer l'ordre établi afin d'imposer son fils Mohamed comme dépositaire du pouvoir et futur successeur désigné. Celui-ci n'a pas attendu longtemps pour bousculer l'ordre établi et promulguer des décisions en rupture totale avec le dogme wahhabite, promettant une Arabie saoudite ouverte sur la modernité et affranchie du carcan des traditions moyenâgeuses. Un programme qui n'a pas manqué de semer l'épouvante dans les milliers de tentes princières où chaque membre de la famille royale avait ses privilèges et ses habitudes.
L'autre contexte particulier concerne la situation qui prévaut en Syrie et en Irak, voire à un degré moindre au Yémen, où l'Arabie saoudite a perdu la partie contre un Iran conquérant qui n'a pas cessé de marquer des points face au rival sunnite. Impatient d'en découdre, le royaume a même saisi la démission opportune de Saâd Hariri du poste de Premier ministre au Liban, curieusement annoncée en Arabie saoudite où il se trouvait comme par hasard, pour s'en prendre ouvertement au Hezbollah accusé de tous les maux, au même titre que les houthis au Yémen.
Raison pour laquelle la tension est aussitôt montée d'un cran puisque Riyadh accuse Téhéran de soutenir activement les rebelles yéménites qui menacent désormais l'aéroport international de la capitale saoudienne avec des missiles balistiques. En décrétant que cette «agression militaire flagrante par le régime iranien pourrait équivaloir à un acte de guerre», la coalition conduite par l'Arabie saoudite au Yémen a décidé d'y renforcer le blocus, en verrouillant toutes les frontières aérienne, maritime et terrestre pour n'autoriser que les cargaisons humanitaires. La coalition imposait depuis 2015 un embargo aérien à l'aéroport de la capitale Sanaa et contrôlait les cargaisons qui transitent par le port de Hodeida (Ouest), sur la mer Rouge, arguant que les Houthis y font transiter toutes leurs importations dont l'essentiel concerne des équipements militaires. C'est cet argument qui pousse Riyadh à accuser Téhéran de livrer des armes et de l'assistance en experts balistiques aux Houthis, leur permettant d'allonger la portée de leurs missiles jusqu'à atteindre des centres vitaux en Arabie saoudite. Or, les Houthis eux-mêmes ne cachent guère leur capacité en matière d'industrie militaire grâce à laquelle leurs missiles peuvent désormais atteindre les Emirats arabes unis, l'allié majeur de l'Arabie saoudite au sein de la coalition sunnite qui mène la guerre au Yémen.
A ces accusations, l'Iran répond par le déni. Non seulement, il ne fournit pas d'armes aux Houthis, sans pour autant cacher sa sympathie envers eux et même s'il reproche systématiquement à la coalition sunnite et aux Saoudiens leurs «crimes contre les civils» au Yémen. Signe de la détérioration des relations entre les deux pays, l'annonce hier par l' Arabie saoudite d'une prime de 440.000 millions de dollars pour quiconque permettrait l'arrestation de 40 dirigeants de la rébellion houthie dont 30 millions pour son chef Abdelmalek al Houthi et 20 millions pour les 10 autres premiers responsables. Riyadh espère ainsi contrer la recrudescence des «activités terroristes» et leur impact sur la sécurité dans le royaume. Pour les dirigeants saoudiens, en effet, la rébellion houthie menace de devenir un autre Hezbollah à leur frontière sud, ce qu'ils veulent éviter à n'importe quel prix.

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