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70 morts dans le raid contre une prison houthie

La coalition dirigée par Riyadh nie l’attaque

Les frappes sont intervenues après la revendication par les Houthis d’une attaque au drone et au missile, lundi, contre des installations pétrolières et aéroportuaires à Abou Dhabi.

La coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite a nié, hier, dans un communiqué avoir ciblé un centre de détention tenu par les rebelles au Yémen, une attaque qui a fait au moins 70 morts vendredi. Les informations faisant état du ciblage du centre de détention de Saada (nord) sont «sans fondement», a indiqué un communiqué du porte-parole de cette coalition, cité par l'agence de presse officielle saoudienne. La coalition avait revendiqué vendredi un raid contre la ville de Hodeida (ouest). La coalition, intervenant depuis 2015 dans le pays en guerre, dit avoir examiné ces informations de façon «extrêmement sérieuse» avant de conclure qu'elles étaient «sans fondement» et ne reposaient sur «aucune base», selon ce porte-parole, le général Turki Al-Malki, qui accuse les rebelles Houthis de «désinformation». L'Arabie saoudite est à la tête de la coalition composée de pays musulmans dont les Emirats arabes unis, qui soutient les forces gouvernementales yéménites face aux rebelles Houthis. Quelques heures plus tôt avant l'attaque, jeudi soir, cette coalition militaire a revendiqué un raid contre la ville de Hodeïda (ouest). Il a coûté la vie à trois enfants selon une ONG. La coalition a déclaré avoir visé à Hodeida une «plaque tournante de la piraterie et du crime organisé». En pleine nuit, un bombardement aérien a frappé une prison à Saada, fief des Houthis dans le Nord. Au moins 70 personnes ont été tuées et 138 blessées, selon l'ONG Médecins sans frontières (MSF), qui a dénoncé une attaque «horrible». Ce bilan ne concerne qu'un seul hôpital de Saada, «deux autres établissements ayant reçu de nombreux blessés». «Des recherches se poursuivent dans les décombres», a ajouté MSF. Il n'était pas possible de savoir dans l'immédiat qui étaient les détenus ni combien ils étaient. Mais huit ONG dont Action contre la Faim, Oxfam et Save the Children, ont indiqué dans un communiqué commun que parmi les morts figureraient des migrants. Se disant «horrifiées», elles ont dénoncé une «indifférence flagrante» pour la vie des civils. Les Etats-Unis ont appelé vendredi à la «désescalade», évoquant «plus de 100 victimes au cours des derniers jours» dont au moins
70 morts lors de la frappe aérienne sur la prison, selon le département d'Etat. L'attaque de Saada n'a pas été revendiquée mais les Houthis ont accusé la coalition, qui contrôle l'espace aérien du Yémen.
Le patron de l'ONU Antonio Guterres a condamné «les frappes de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite contre un centre de détention à Saada» qui, selon lui, ont «fait au moins 60 morts et plus de 100 blessés». Il a aussi dénoncé les frappes à Hodeida et réclamé «des enquêtes efficaces». Les rebelles ont diffusé une vidéo montrant des images présentées comme les conséquences de la frappe à Saada: bâtiments détruits, secouristes dégageant des corps et cadavres mutilés. Après le raid, l'Internet a été coupé dans le pays. En Arabie saoudite, les forces de défense anti-aériennes ont intercepté et détruit vendredi soir un missile tiré de Saada vers la région de Khamis Mushait (sud), qui abrite une grande base aérienne, d'après la coalition. Les frappes au Yémen sont intervenues après la revendication par les Houthis d'une attaque au drone et au missile lundi contre des installations pétrolières et aéroportuaires à Abou Dhabi, capitale des Emirats (trois morts). Les Emirats ont averti qu'ils y riposteraient. Sans dire qui est à l'origine de l'attaque contre la prison, l'ambassadrice des Emirats à l'ONU, Lana Zaki Nusseibeh, a affirmé que la coalition militaire avait «une réponse proportionnée dans toutes ses opérations militaires». Elle s'exprimait après une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU qui a condamné «dans les termes les plus forts les attentats terroristes odieux perpétrés à Abou Dhabi». Pendant le conflit au Yémen, la coalition militaire a été accusée de multiples «bavures» contre des civils. Elle a reconnu des «erreurs», mais accuse les rebelles Houthis d'utiliser les civils comme boucliers humains. La frappe contre la prison «n'est pas acceptable», a déclaré l'ambassadrice de la Norvège à l'ONU, Mona Juul, présidente en exercice de cette instance en janvier. Dans un tweet, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a indiqué être «profondément choqué» par les frappes sur des «zones peuplées». «Le coût en vies humaines est inacceptable.» Le 3 janvier, les Houthis avaient détourné un navire battant pavillon des Emirats en mer Rouge, aggravant davantage les tensions. La coalition avait ensuite averti qu'elle bombarderait les ports tenus par les Houthis. Après leur prise de la capitale Sanaa en 2014, les rebelles ont réussi à s'emparer de vastes pans du territoire yéménite, en particulier dans le Nord. Le conflit a fait 377.000 morts, selon l'ONU. Plusieurs séries de négociations sous l'égide de l'ONU n'ont pas abouti.

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