Amar Bendjama au Conseil de sécurité
«Il faut un cessez-le-feu inconditionnel à Ghaza»
Le représentant algérien a fait savoir que la situation en Palestine est surtout une affaire politique et en relation directe avec l'entité sioniste occupante des Territoires palestiniens.
Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, l’ambassadeur Amar Bendjama, a signalé, lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur «La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne», que la situation humanitaire connaît une dégradation drastique à Ghaza, ce qui menace gravement le peuple palestinien qui fait face à toutes les crises engendrées par la guerre génocidaire que mène l’armée sioniste dans les Territoires occupés. Bendjama a souligné en la matière «la diminution significative de l’acheminement des aides humanitaires vers la bande de Ghaza, mettant l’accent sur l’impératif d’un cessez-le-feu inconditionnel dans l’enclave palestinienne, soumise à une agression génocidaire sioniste depuis 346 jours», a-t-il signalé.
L’Algérie a adopté cette démarche depuis l’attaque barbare de l’armée sioniste contre Ghaza en exigeant l’arrêt immédiat de la guerre génocidaire contre le peuple palestinien.
À ce propos, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies a indiqué que «neuf mois après la mise en œuvre de la résolution 2720 dont le but était de veiller à ce que l’assistance humanitaire puisse être acheminée sans arrêt à la population ghazaouie qui meurt de faim, nous sommes confrontés à une réalité dérangeante. La vérité c’est que le mécanisme que nous avons mis en place, même si d’un point de vue opérationnel fonctionne, n’a pas produit les résultats que nous attendions», et d’ajouter : «La réalité, c’est que l’acheminement ou les livraisons d’aides humanitaires ont diminué de manière significative depuis l’adoption de la résolution (2720) au mois de décembre», a-t-il précisé. Bendjama a mis la communauté internationale devant le fait accompli, en les interpellant par rapport à la question de l’acheminement des aides humanitaires vers la bande de Ghaza.
Cette situation que connaît Ghaza est imputée aux puissances internationales qui siègent au Conseil de sécurité en tant que membres permanents sans qu’elles jouent leur rôle de puissance dans le sens de faire pression sur l’entité sioniste qui ne cesse d’interdire le passage des aides humanitaires vers les endroits les plus touchés par l’armée sioniste.
Bendjama, qui a rappelé les données fournies par les Nations unies «selon lesquelles seuls 62 camions sont entrés chaque jour à Ghaza au cours des 10 premiers jours du mois de septembre», a signalé qu’en «comparaison, 97 camions sont entrés en décembre 2023 quotidiennement à Ghaza lorsque la résolution 2720 a été adoptée», ce qui veut dire qu’avant l’adoption de la résolution l’année dernière, il y avait eu plus de 500 camions qui sont entrés dans l’enclave palestinienne», a-t-il expliqué. Bendjama a fait savoir lors de la réunion de Conseil du sécurité que la situation en Palestine n’est pas une affaire technique et logistique, elle est surtout politique et en relation directe avec l’entité sioniste occupante des Territoires palestiniens. Dans ce registre, Bendjama a souligné qu’il «ne s’agit pas ici d’un problème logistique mais d’une impasse politique, à chaque fois plus profonde et dont on ne n’arrive pas à sortir, causée par les autorités israéliennes», et d’ajouter : «Nous devons bien reconnaître que les efforts bien intentionnés qui étaient les nôtres pour faire face à une crise politique par des moyens purement humanitaires et logistiques se sont avérés insuffisants. Un cessez-le-feu à Ghaza n’est pas simplement souhaitable mais un impératif et ce, sans conditions.» Bendjama est revenu sur la question qu’il a qualifiée d’«inquiétante» en rapport avec les «six membres du personnel de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) qui ont perdu la vie dans des frappes sionistes».
À ce propos, Bendjama a rappelé que «ceci n’est pas simplement condamnable, ceci nous rappelle à quel point les normes internationales que nous travaillons depuis longtemps à construire sont en train de s’éroder de manière dangereuse», et d’ajouter : «Même dans cette période très sombre, il y a des lueurs d’espoir», relevant à ce titre que «la campagne de vaccination contre la polio, organisée récemment et qui, au 13 septembre, avait atteint 560 000 des 625 000 enfants de Ghaza, témoigne de ce qui est possible d’obtenir si on arrive à mobiliser la volonté politique nécessaire».
Bendjama a interpellé la communauté internationale en précisant que cette dernière «a une responsabilité très lourde et qu’il nous incombe de travailler d’arrache-pied pour favoriser l’avènement d’un cessez-le-feu et jeter les bases d’un avenir plus stable et plus prospère pour la région».