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DES AFFRONTEMENTS ONT REPRIS À TRIPOLI ET RAS LANOUF

Haftar et la ruée vers l'or noir

Après plusieurs jours de raids aériens ininterrompus, mais sans aucun effet contre les positions des BDB, Haftar a choisi de lancer toutes ses forces dans la bataille contre des assaillants bien équipés et surtout déterminés à conserver leur butin. Ses forces ont annoncé hier soir la reprise de la totalité du croissant pétrolier.

De affrontements ont opposé hier des groupes armés, à l'ouest de la capitale libyenne Tripoli. Une semaine après les affrontements qui ont terrorisé les habitants de cette ville, des combats ont repris lundi soir dans les quartiers résidentiels et commerciaux de Hay al-Andalous et Gargaresh. Des témoignages ont été apportés par les résidents de ces quartiers situés à deux kilomètres à peine du centre-ville où les tirs et les explosions se sont succédé sans faiblir, entraînant la fermeture de certains axes routiers. Les forces de sécurité loyales au gouvernement d'union de Fayez al Serraj, appuyées par certaines milices, ont indiqué qu'elles organisent la riposte aux bandes de «hors-la-loi». Il semble que ce soit les partisans de l'ancien Premier ministre Ghweil qui, pour la énième fois, cherchent à reprendre le contrôle de plusieurs bâtiments administratifs d'importance. Ces combats interviennent alors que l'armée du maréchal Khalifa Haftar, soutien des autorités non reconnues de Tobrouk, où le Parlement maintient son refus de reconnaître la légitimité du GNA malgré plusieurs initiatives onusiennes et du Groupe des pays voisins pour tenter de résoudre l'équation politico-militaire de plus en plus sujette à caution, a lancé hier une nouvelle offensive pour reprendre le terminal de Ras Lanouf. Celui-ci avait été investi, le 3 mars dernier, par des milices regroupées au sein de la coalition dite Brigade de défense de Benghazi (BDB) qui se seraient également emparées de l'aéroport et du port de cette ville. C'est un proche de Haftar, porte-parole de ses forces armées, Khalifa al Abidi, qui a annoncé que «les forces terrestres, navales et aériennes mènent des attaques conjointes pour purger le port de Ras Lanouf des groupes terroristes», ajoutant que le port de Sedra fait également partie des objectifs de cette offensive. Selon lui, le maréchal Haftar a exigé la libération de tout le croissant pétrolier. Après plusieurs jours de raids aériens ininterrompus, mais sans aucun effet contre les positions des BDB, Haftar a choisi de lancer toutes ses forces dans la bataille contre des assaillants bien équipés et surtout déterminés à conserver leur butin. Le bras de fer qui se poursuit autour des quatre principaux sites pétroliers libyens (Zouietena, Brega, Ras Lanouf et Al Sedra), depuis septembre 2016, lorsque Khalifa Haftar s'en était emparé sans crier gare, s'explique par le fait que la Libye tire la totalité de ses ressources de ce croissant pétrolier, convoité par les différentes forces de l'Est, de l'Ouest et du Sud, incapables de transcender leurs différends et de privilégier l'intérêt supérieur de leur peuple et de leur pays. En mettant la pression sur le GNA dans une démarche de surenchère et de condition rééchelonnée, le maréchal Haftar qui a superbement ignoré Fayez al Serraj au Caire et refuse systématiquement toute tentative d'organiser une rencontre sous l'égide de l'ONU aussi bien que du Groupe des pays voisins, a trouvé matière à augmenter ses ambitions avec le soutien que lui accorde désormais la Russie. Moscou est soucieux de réinvestir le champ libyen dont il a été exclu depuis 2011, floué par la stratégie de l'ancien président Sarkozy qui avait organisé la chute du régime d'Al Gueddafi, d'autant plus que Haftar serait favorable à la mise en place d'une base navale russe à Benghazi.
Dans ce contexte miné par les attaques et les contre-attaques des groupes armés qui se disputent sauvagement le contrôle des sites pétroliers, l'ONU dénonce depuis hier des exécutions sommaires, des tortures et d'autres violations commises par les forces actuellement aux prises à Ras Lanouf, les BDB et celles de Haftar.
L'ANL de Haftar aurait même effectué des descentes punitives dans les maisons des membres des BDB, prenant des otages dont des enfants violentés. C'est ainsi que la porte-parole onusienne du Haut Commissariat aux réfugiés a exprimé sa profonde inquiétude d'un net regain des exactions de part et d'autre dont les civils feraient systématiquement les frais. Autant d'éléments qui n'incitent guère à l'optimisme et qui viennent, de façon dramatique, grever les efforts intenses et ininterrompus de la diplomatie algérienne pour relancer le processus du dialogue inclusif et veiller à la sauvegarde de l'intégrité et de la souveraineté du peuple libyen.

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