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Le gouvernement Fakhfakh risque un camouflet

Ennahdha aiguise le couteau

Chargé par le Majless echoura, au cours de sa 41ème session qui s'est tenue dimanche dernier à Tunis, le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, compte entamer de nouvelles consultations et, éventuellement, des négociations en vue d'un changement de gouvernement devenu, selon le parti islamiste, une nécessité urgente et impérative. Ghannouchi qui met la pression sur Elyes Fakhfakh, depuis bientôt un mois, n'a sans doute pas digéré le second refus du chef du gouvernement, adoubé par le président Kaïs Saïed, de procéder à un remaniement permettant à Qalb Tounes de disposer de quelques portefeuilles.
Un refus dont on estime qu'il découle de la position même du président Saïed. Or, dans ses futures négociations, Rached Ghannouchi doit passer par le chef de l'Etat dont on n'imagine pas un changement de position, même si les partis politiques et les forces sociales pourraient abonder dans le sens du mouvement Ennahdha qui reproche, officiellement, à Elyes Fakhfakh un conflit d'intérêt depuis qu'il s'est avéré détenteur d'un paquet d'actions dans des entreprises privées qui ont bénéficié de contrats juteux avec l'Etat tunisien.
Ces entreprises activent dans le traitement des déchets et le fait que le chef du gouvernement en soit partie prenante va à l'encontre des principes brandis par le président Kaïs Saïed, lui-même, farouchement hostile à tout ce qui s'apparente, de près ou de loin, à la corruption.
En apparence, donc, mais seulement en apparence, le locataire de Carthage et celui du Bardo partagent un point de vue identique sur la nécessaire option du changement de l'équipe gouvernementale, surtout que celle emmenée par Elyes Fakhfakh, en poste depuis six mois et confrontée à la dure épreuve de la propagation du nouveau coronavirus, n'a pas convaincu grand monde. Pour les dirigeants d'Ennahdha, et, notamment, son porte-parole, Imed Khemiri, «chercher à former une nouvelle équipe gouvernementale représente la nouvelle position» du parti, « à l'égard de la conséquence de la pandémie». Ce prétexte est justifié par le fait que «la situation générale de la Tunisie ne peut plus supporter davantage de lenteur». Cependant, les motivations sont à chercher dans l'autre argumentaire selon lequel Ennahdha veut «mettre fin à la crise politique actuelle, aggravée par la situation économique et sociale générée par la pandémie de coronavirus et par l'éventuelle implication du chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, dans une affaire de conflit d'intérêts». En maintenant la session ouverte, le Majless echoura du parti islamiste montre que les débats en interne sont vifs et loin d'être tranchés, de sorte que le parti ne confirme son éventuel retrait de confiance au gouvernement Fakhfakh que dans la soirée, voire aujourd'hui-même. Mais le fait que le sujet est devenu une obsession, depuis plusieurs semaines, pour une formation «préoccupée par l'état de désintégration de la coalition gouvernementale» et «l'absence de solidarité requise» montre bien que Ghannouchi et ses militants sont, bel et bien, inquiets des tentatives de «certains partenaires, dans plusieurs occasions, de prendre le mouvement pour cible», dans «des choix parlementaires suspects»...

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