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Calendrier des élections générales au Mali en question

Diop durcit le ton

C'est un pavé dans la mare que vient de jeter, hier, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, qui a déclaré depuis Rabat, lors d'une conférence de presse avec son homologue marocain que la situation sécuritaire n'est pas de nature à assurer un respect du calendrier des élections tel qu'il a été convenu avec la délégation mandatée par la Cédéao.
« Nous nous sommes engagés sur un calendrier pour tenir les élections en février (2022), a dit le chef de la diplomatie malienne,. Nous sommes dans cette lancée mais (...) cette approche dogmatique de dire ‘‘c'est le 27 février ou rien'', je crois qu'il faudra que nos partenaires prennent un peu de recul pour regarder l'ensemble de la situation». Déjà, le Premier ministre du Mali, avait laissé entendre que cette échéance fixée pour la fin de la transition restait aléatoire, compte tenu des difficultés rencontrées sur le terrain et il avait justifié en outre de la nécessité d'organiser des concertations avec les forces politiques et la société civile afin que les résultats des élections ne puissent pas faire l'objet de quelconques contestations.
Les doutes ainsi énoncés par plusieurs responsables maliens tendent à confirmer que les élections pourraient connaître un léger report, les dirigeants de la transition écartant les diktats de leurs partenaires, notamment la France dont le président Macron a insisté sur le respect strict de la date fixée pour les législatives et la présidentielle au Mali. Nous avons un défi supplémentaire qui est venu avec le désengagement du partenaire français qui risque de créer un vide sécuritaire que l'Etat malien doit combler», a encore affirmé Abdoulaye Diop, en référence à la décision de Paris de réorganiser son dispositif militaire au Mali, en quittant certaines bases situées au nord (Kidal, Tessalit et Tombouctou) et en procédant à une forte réduction des effectifs déployés dans la région sahélienne dans le cadre de la force Barkhane, passant de 5200 hommes et 2500-3000 d'ici 2023. Le langage des autorités de Bamako est simple: «Essayons, disent-ils, de trouver une solution malienne aux problèmes du Mali», la population étant convaincue que les «prescriptions» délivrées par les parties étrangères n'ont apporté aucun résultat et que «l'état d'esprit doit changer» en conséquence. En témoigne la conviction manifestée par le MAE malien qui souligne en guise de conclusion: « Qu'on sorte de la prescription, des diktats, des invectives, des ultimatums pour entrer dans le cadre d'un dialogue et d'une écoute sincères avec les Maliens.»
Ces dernières semaines, le ton est monté entre Paris et Bamako au point que les autorités maliennes ont dû convoquer l'ambassadeur de France pour manifester leur irritation. Au lendemain du coup de force qui a entraîné la chute d'IBK, en août 2020, les dirigeants de la transition se sont engagés à rendre le pouvoir aux civils avec des élections générales en février 2022, soit 18 mois au plus tard, mais le respect de ce délai est compromis par des difficultés multiples et imprévues. 

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