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Pacte pour l'avenir des Nations unies

Comment éradiquer la pauvreté

Ce sommet sera essentiel pour démontrer que la coopération internationale demeure primordiale pour faire face aux défis actuels et à venir.

Les États membres des Nations unies qui doivent aboutir à un pacte pour l'avenir du multilatéralisme qui se veut transformateur, s'appuieront sur un avant-projet de document qui a été présenté fin janvier 2024. Celui-ci s'articule autour des principaux enjeux contemporains liés au développement, à la paix et la sécurité, ainsi qu'aux droits humains. En effet, les 22 et 23 septembre 2024 se tiendra le Sommet de l'avenir (Summit of the Future), rassemblant les chefs d'Etat et de gouvernement des États membres des Nations unies, afin d'aboutir à un nouveau consensus international pour l'amélioration du présent et la préservation de l'avenir. Ce sommet sera essentiel pour démontrer que la coopération internationale demeure primordiale pour faire face aux défis actuels et à venir. La tenue de ce sommet découle du rapport «?Notre programme commun?», publié par le Secrétaire général des Nations unies en septembre 2021 à l'occasion du 75e anniversaire des Nations unies. Celui-ci met en avant l'importance d'accélérer l'atteinte des Objectifs de Développement durable (ODD), appelant ainsi à l'organisation d'un Sommet de l'avenir en 2024. La Résolution 76/307 adoptée par l'Assemblée Générale des Nations Unies le 8 septembre 2022, a par la suite défini les modalités du Sommet et, notamment la rédaction d'un document final. Le président de l'Assemblée générale des Nations unies a désigné l'Allemagne et la Namibie comme coordinateurs de la rédaction d'un document final intitulé «Un pacte pour l'avenir» (A Pact for the Future), qui s'appuiera sur des consultations inter-gouvernementales, ainsi que des contributions de diverses parties prenantes, notamment de la société civile. Le 26 janvier 2024, les coordinateurs ont proposé un avant-projet (zero draft), qui présente la structure et les grandes orientations, ainsi qu'une centaine d'engagements qui pourraient être pris par les chefs d'Etat et de gouvernement dans le document final. Ce document est donc amené à être amendé et renforcé d'ici la tenue du Sommet. L'avant-projet s'articule autour de plusieurs éléments clés et, notamment, la réaffirmation que les trois piliers des Nations unies?(le développement, la paix et la sécurité, et les droits humains) sont étroitement liés. L'éradication de la pauvreté sous toutes ses formes et dimensions est considérée comme le plus grand défi mondial, et une condition indispensable au développement durable.
Les chefs d'Etat et de gouvernement réaffirment leur engagement en faveur de l'Agenda 2030, l'urgence à agir et le besoin essentiel de financement des ODD. La crise environnementale est inscrite comme la menace la plus sérieuse et immédiate pour la pérennité de la planète et le bien-être de ses habitants, présents et futurs. Ses effets sur les pays en développement sont démesurés. Les parties reconnaissent le besoin d'agir rapidement et efficacement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, conformément à la trajectoire à 1,5°C de l'Accord de Paris.
Le risque d'escalade des armes de destruction massive est au plus haut depuis la fin de la Guerre froide et le monde fait face à des nouvelles menaces sécuritaires sur les théâtres physique et cybernétique. Le document d'avant-projet réaffirme l'interdépendance de la paix et de la sécurité mondiale avec le développement durable et les droits humains, et donc le besoin d'accélérer la mise en oeuvre de l'Agenda 2030 et des ODD.
La réforme du Conseil de sécurité des Nations unies demeure une priorité du Sommet de l'avenir. L'Assemblée générale des Nations unies est affirmée comme étant l'organe central des Nations unies, et donc comme l'organe délibérant et représentatif majeur. Le renforcement de la position du Conseil Économique et Social des Nations unies (ECOSOC) en tant qu'organisme principal pour la coordination et le dialogue politique relatif au développement économique et social, et donc à l'atteinte des ODD. Le besoin de réformer l'architecture économique mondiale est urgent, afin de mieux répondre aux défis contemporains et mieux refléter la réalité du monde actuel et, notamment, pouvoir accélérer l'investissement en faveur des ODD. Les États s'engagent également à renforcer la coopération internationale pour la science et les technologies pour en accélérer l'usage en faveur de l'Agenda 2030.
Les engagements de l'Algérie en matière d'Objectifs de Développement Durable (ODD) à horizon 2030 en adéquation avec le pacte pour l'avenir
Les Objectifs de Développement Durable (ODD) en anglais Sustainable Development Goals (SDGs), définissent, en théorie, le monde que nous souhaitons. Ils sont universels et visent à s'assurer que personne n'est laissé pour compte. La réalisation de ces rêves était toujours l'oeuvre des gouvernements nationaux. Mais dans un monde de plus en plus globalisé et interconnecté, des groupes et des personnes veulent participer à façonner leur avenir. En ce sens que les Nations unies ont adopté la carte du monde dans lequel nous voulons vivre en 2030 et ont, dans toutes les régions du monde, donné une voix à chacun pour déterminer l'avenir et le droit de demander aux gouvernements, à tous les niveaux, ce qu'ils font pour y arriver.

Paix et sécurité
Les ODD sont, par conséquent, le Programme 2030, la carte du monde souhaité à l'avenir. Ils ont vu le jour lors de la Conférence de Rio sur le développement durable, en 2012. Cet ensemble d'objectifs a été élaboré en vue de relever les défis urgents auxquels notre monde est confronté sur le plan politique, économique, sociétal, et écologique. Ils remplacent les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), avec lesquels ont été entamés, en 2010, les efforts mondiaux destinés à combattre l'indignité de la pauvreté.
L'Algérie s'attèlle de manière progressive et irrévocable à concrétiser le principe de la consolidation de l'État de droit et la promotion des droits de l'homme qui sont constitutionalisés et s'inscrivent dans l'ensemble de ses plans d'actions, à travers les axes suivants:
• la préservation de la sécurité et de la stabilité dans le pays
• l'égal accès à la justice
• la prévention et la lutte contre la corruption
• Le renforcement de la démocratie participative à travers, notamment la décentralisation, la liberté d'expression et de presse, le droit à l'information
• le renforcement des institutions qui garantissent les droits de l'homme.
Du point de vue de l'analyse, le président de la République, depuis, avait tracé une feuille de route qui consacre les priorités de l'Algérie au développement durable en accord avec les ODD pour son arrimage à une nouvelle ère. Celle-ci s'articule autour de:
• un mode de gouvernance empreint de rigueur, de transparence et de moralisation de la vie publique et économique, ainsi que la modernisation de l'État (mue institutionnelle)
• une nouvelle orientation économique basée sur la diversification économique, la promotion de l'industrie, de l'entrepreneuriat et de nouvelles richesses alternatives en vue d'un développement économique résilient, inclusif et solidaire (fondation d'une économie sociale de marché)
• la réforme et la modernisation du système bancaire et financier (réforme économique de deuxième génération: microéconomique)
• des réformes fiscales budgétaires pour assurer une gestion plus efficace des finances publiques (pragmatisme managérial)
• l'amélioration du climat des affaires en facilitant la création d'entreprises et l'accès au foncier, aux crédits bancaires et à des services publics de qualité (dédiaboliser l'entreprise privée et les IDE)
• renforcer le système de sécurité sociale sur le plan de l'efficacité et de l'équité avec une attention particulière aux populations vulnérables (justice sociale)
• renforcement du capital humain à travers l'amélioration de la qualité de l'enseignement, de la recherche scientifique et de l'innovation et ce par le développement des compétences et de l'adéquation formation/employabilité (promouvoir les compétences)
• le développement social pour un cadre de vie de qualité (amélioration des conditions de vie)

L'engagement de l'Algérie
En somme, l'Algérie a réaffirmé à maintes reprises depuis 2020, son engagement à poursuivre ses efforts pour atteindre les 17 ODD et à s'associer aux actions de la communauté internationale pour mener à son bon terme l'Agenda 2030 pour le développement durable. Indéniablement, la bonne gouvernance ne peut se mesurer qu'à travers l'atteinte des objectifs de développement répondant aux besoins des populations en matière de droits civils, culturels, économiques, politiques et sociaux. Du point de vue de l'analyse contextuelle, pour arriver à mettre en oeuvre une politique réaliste et réalisable de développement durable inclusif, les élites gouvernantes sont conscientes et convaincues de consolider, le plus rapidement possible, les principes suivants:
• le contrat social, la stabilité et la sécurité;
•la participation et la représentation de toutes les composantes de la société, en particulier des jeunes, pour une meilleure protection contre les formes violentes d'expression et de radicalisation sous toute obédience;
• une coopération internationale efficace et effective et des partenariats multilatéraux renforcés sont nécessaires pour réaliser une culture de la paix, s'attaquer aux causes des conflits d'intensité variable, combattre l'extrémisme violent et les menaces malignes de 3ème, 4ème et 5ème génération, lutter contre les mouvements migratoires illégaux, éradiquer la pauvreté et promouvoir l'État de droit.
Incontestablement, à travers ces engagements, l'Algérie s'arrime à la nouvelle ère qui se caractérise de plus en plus par une multipolarité et une redéfinition de la cartographie géopolitique mondiale. En ce sens, que ses axes d'articulation à terme reposent sur:
• le maintien de la stabilité;
• le recouvrement de la confiance verticale;
• la moralisation de la vie politique et économique;
• la transition générationnelle en matière de gouvernance;
• la mue économique et politique.

*Expert en Relations internationales, membre du comité d'experts du WEF, membre de divers groupes de travail «Track-II» du système des Nations unies pour la consolidation de la paix.

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