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Berlin «invite» l’ambassadrice du Maroc à «clarifier les malentendus»

Bourita sur des charbons ardents

Dernier rebondissement, hier, de la crise ouverte par le gouvernement marocain et son MAE, Nasser Bourita, avec l'Allemagne, l'ambassadrice du Maroc en Allemagne, Zhor Alaoui, a été convoquée, mardi, au ministère des Affaires étrangères allemand pour des éclaircissements sur les «malentendus» évoqués dans la lettre que Bourita a adressée à tous les départements ministériels pour leur demander de «suspendre tout contact, interaction ou action, aussi bien avec l'ambassade d'Allemagne au Maroc qu'avec les organisations de coopération et les fondations politiques allemandes qui lui sont liées». Dans cette correspondance à l'adresse du chef du gouvernement Saad Eddine El Othmani, Bourita évoque les points de friction sur le Sahara occidental et le grief monarchique sur une «mise à l'écart de Rabat dans les négociations sur l'avenir de la Libye». En clair, il s'agit des critiques formulées par Berlin à l'encontre de la décision de l'administration Trump de reconnaître une prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, d'une part, et de l'absence du Maroc à la Conférence de Berlin sur la Libye, d'autre part. Dans les deux cas, Nasser Bourita et ses commanditaires semblent oublier deux faits importants.
Le premier concerne la position souveraine de l'Allemagne sur le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et ses critiques envers la décision unilatérale et contraire au droit international du président américain sortant, Donald Trump.
A ce moment précis, l'Allemagne était, faut-il le lui rappeler, membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et elle exprimait, tout à la fois, sa position habituelle sur le dossier sahraoui, en se referant, pour la circonstance, aux résolutions de l'instance onusienne dont on ne peut pas dire qu'elles comportent une quelconque opacité sur le mandat de la Minurso et le statut d'un «territoire en attente de décolonisation».
L'autre fait, tout aussi important, a trait à la Conférence de Berlin sur la Libye, à laquelle les Nations unies ont convié les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, les pays engagés directement dans le conflit ainsi que les pays voisins de la Libye. Que l'on sache, le Maroc n'est ni un pays voisin ni un pays membre permanent ou non permanent du Conseil de sécurité et, encore moins, un acteur décisif de l'édifice compromis de l'Union du Maghreb Arabe, au nom de laquelle il aurait pu prétendre à un rôle quelconque, dans cette affaire.
L'Allemagne qui avait octroyé, en décembre dernier, un don de 1,387 milliard d'euros au Maroc, en soutien aux réformes financières et en aide d'urgence à la lutte contre la pandémie de Covid-19, est curieusement remerciée par Nasser Bourita et ses mentors. Bon prince, Berlin a annoncé, hier, qu'il tente de «dénouer les tensions diplomatiques entre les deux pays» et de dissiper les «malentendus» brandis par le ministre marocain des Affaires étrangères, dont il apparaît clairement qu'il est sur des charbons ardents.

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