La Russie s’impose en partenaire incontournable de l’Afrique
Attaf salue les priorités de la Conférence de Sotchi
Le ministre a fortement insisté sur le développement du continent avec la mise en œuvre de l’agenda onusien 2030 et de l’agenda africain 2063, arguant que « l’Algérie soutient les objectifs fixés pour accroître le volume des échanges commerciaux entre l’Afrique et la Russie »…
La conférence Russie - Afrique qui vient de se tenir pendant deux jours à Sotchi a conforté la tendance vers un partenariat incontournable entre Moscou et les capitales africaines, d'autant que les dirigeants russes ont renouvelé leur «soutien total» aux pays du continent pour «un monde multipolaire». Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, a salué hier, à Sotchi, les conclusions de la Conférence ministérielle sur le partenariat Afrique-Russie, notamment celles qui concernent le parachèvement du processus de décolonisation en Afrique et la réhabilitation du continent au sein du Conseil de sécurité.
«L'Algérie se félicite vivement de la tenue de la première édition de cette conférence ministérielle, mais soutient, également, la mise en place de cet important mécanisme pour enrichir et renforcer le cadre institutionnel du partenariat Russie-Afrique», a dit Attaf, chargé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de participer à cette conférence. Il s'est félicité des projets examinés par la Conférence, compte tenu de «leur adaptation aux aspirations du continent africain à l'étape actuelle». Il a estimé qu'elles participent du parachèvement du processus de décolonisation en Afrique et de son élimination définitive, «car il n'y a plus de place, aujourd'hui, dans le monde et en Afrique, pour le colonialisme, ancien ou nouveau». Comme il a également mis l'accent sur l'importance du renforcement de la coopération en matière de lutte contre le terrorisme et des crimes transnationales qui en découlent, un fléau devenu un défi sécuritaire majeur au point de menacer la stabilité de l'Afrique et de saper ses efforts de développement. Il faut, dit-il, favoriser «des solutions africaines pour les problèmes africains», sachant que «les solutions dictées de l'extérieur n'ont jamais réussi à résoudre les conflits et les crises auxquels font face les pays et peuples du continent».
La question de la marginalisation imposée au continent au Conseil de sécurité onusien et dans les différentes organisations économiques, financières et monétaires mondiales, est «la cause majeure de l'absence de notre continent dans la prise des décisions internationales, mais aussi celles le concernant directement», a déploré Attaf.
Le ministre a fortement insisté sur le développement du continent avec la mise en oeuvre de l'agenda onusien 2030 et de l'agenda africain 2063, arguant que «l'Algérie soutient les objectifs fixés pour accroître le volume des échanges commerciaux entre l'Afrique et la Russie, ainsi que pour augmenter la valeur des investissements russes dans les pays africains». Malgré les menaces et les défis, l'Afrique ne cesse de démontrer au monde entier qu'elle est un partenaire engagé, un partenaire de confiance et un partenaire qui oeuvre constamment à «construire des relations équilibrées à même d'atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) au profit de tous, sans exclusion, ni discrimination ni distinction aucunes». Aussi, Attaf a-t-il estimé que le partenariat Afrique-Russie, «fondé sur un legs historique issu du soutien précieux des amis Russes en faveur des pays africains durant leur lutte contre le colonialisme, l'occupation et la domination étrangère» est digne d'être hissé aux «plus hauts niveaux possibles», afin de concrétiser «les recommandations et les conclusions issues des sommets de Sotchi et de Saint-Pétersbourg».
Le Kremlin entend en effet substituer à l'ordre international actuel, dominé par les puissances occidentales, un monde plus juste et plus enclin à la paix et à la coopération mutuellement bénéfique plutôt qu'à l'oppression et l'exploitation néo-coloniales. Forte de l'expérience et des acquis engrangés par l'ex-URSS dans le continent africain, la Russie est revenue en force, ces dernières années, pour bousculer un ordre établi, notamment en Afrique centrale et au Sahel, dans le but de transcender les sanctions prises à son encontre par les Occidentaux mais aussi la volonté d'élargir son champ d'influence politique et géostratégique. Il ressort du message de Vladimir Poutine, lu par le MAE russe, que le partenariat russo-africain va concerner le «développement durable, la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme, les maladies épidémiques, le règlement des problèmes alimentaires ou les conséquences des catastrophes naturelles». Autant dire que les domaines de coopération sont particulièrement vastes et que la Russie est déterminée à propulser les échanges à des niveaux encore plus élevés. C'est d'ailleurs ce qu'a clairement explicité Poutine en disant espérer un «renforcement de l'ensemble des liens russo-africains». Selon Lavrov, la Russie et les pays africains voient «du progrès dans tous les axes» de leur coopération, «malgré des obstacles artificiels» que dresse l'» Occident collectif».