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Des milliers de Alaouites protestent à Tartous et d’autres villes en Syrie

17 morts dont 14 agents du ministère de l’Intérieur

Une atteinte à un sanctuaire alaouite a mis le feu aux poudres, mercredi soir, et depuis c’est toute la région dont est issu le président déchu Bachar al-Assad qui a plongé dans une vague de protestations secouant plusieurs villes en Syrie. Mercredi, un des manifestants a été tué par balles et un autre blessé, les nouvelles autorités ayant dépêché des forces armées pour « rétablir le calme ». 
C’est ainsi que des accrochages violents ont opposé ces forces à des hommes armés comme lors d’un accrochage entre les uns et les autres au moment où lesdites forces de sécurité, composées pour l’essentiel des rebelles désormais maîtres du pays, tentaient, à Tartous, d’arrêter un officier supérieur proche du pouvoir déchu. L’accrochage a fait 17 morts dont 14 combattants des forces de sécurité du nouveau régime. 10 autres de leurs membres ont été blessés, selon le communiqué du nouveau ministre de l’Intérieur, Mohammed Abdel Rahman. Ces manifestations de Syriens alaouites, au nombre de 1,7 million environ, soit 9% de la population totale, sont les premières depuis la chute du président Bachar al-Assad face à la coalition de groupes rebelles dirigée par la faction islamiste radicale Hayat Tahrir al-Sham (HTS), entrée à Damas le 8 décembre après avoir, en 11 jours à peine, envahi d’autres places fortes comme Alep et Homs. Ils ont ainsi été des milliers à protester, non seulement à Tartous mais aussi à Banias, Jableh et Lattaquié, dans l’ouest du pays dominé par une communauté alaouite, branche de l’Islam chiite. C’est à Tartous que se trouve, faut-il le souligner, la base navale russe menacée par la rébellion durant l’été 2015 et pour laquelle la Russie a choisi d’intervenir en octobre de la même année afin de sauver le régime Al-Assad.  Depuis mercredi soir, un couvre-feu nocturne a été décrété à Homs et Jableh. Les manifestants ont réagi à la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux montrant une attaque des rebelles contre un de leurs sanctuaires, incendié à Alep, alors que cinq employés y ont péri lors de l’agression. En guise de réaction, le ministère de l’Intérieur a déclaré que la vidéo était « ancienne » et remontait à l’entrée dans la ville d’Alep des groupes rebelles, le 1er décembre dernier. « Le but de faire circuler à nouveau de telles images est de semer la discorde parmi le peuple syrien (...) », a-t-il argumenté en dénonçant des agissements de « groupes inconnus », auteurs de cette attaque. Ces évènements inquiétants se produisent alors que les nouveaux maîtres de la Syrie s’évertuent à donner des gages de leur bonne volonté envers l’ensemble des communautés qui composent un pays traumatisé par 13 années d’une guerre dévastatrice ayant causé la mort de plus de 500000 personnes et l’exode de quelque 6 millions d’autres. Les manifestants ont appelé, pourtant, à « la paix » et à une « Syrie libre », rejetant toute discrimination religieuse. 
Et c’est dans ce contexte troublé que, dans la province de Tartous, la tentative des forces de sécurité du nouveau régime d’arrêter un ancien chef militaire a déclenché une bataille armée avec le frère de l’officier supérieur recherché et ses compagnons d’arme, faisant 17 morts dont 14 membres des forces rebelles. Signe que le pays est toujours à la merci d’une explosion de grande ampleur au cas où de nouvelles dérives viendraient à attiser la colère de telle ou telle communauté. 

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