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La cueillette des olives bat son plein à Béjaïa

Le «coup de pouce» de la grève

Les paysans et les petits propriétaires d’oliveraies avancent sérieusement dans la campagne de collecte des olives…

Un vide sidéral s’est installé dans les cités urbaines de la wilaya de Béjaïa. Exception faite du chef-lieu, qui s’anime chaque jour avec la marche quotidienne du Hirak, les autres localités s’affichent mortes et vides. Contrairement aux villes, la campagne, quant à elle, s’anime et les champs renouent avec l’ambiance d’une période riche en valeurs et autres enseignements sur les us et coutumes locaux.
En raison de la grève générale décrétée dans la cadre du Mouvement national pour la changement, les travailleurs, les étudiants et les écoliers se sont retrouvés en congé forcé. Une opportunité pour réunir toute la famille sur les champs dans l’entreprise de la cueillette des olives. La campagne s’accélère depuis dimanche. Les propriétaires d’oliveraies et les paysans profitent aussi de la clémence du temps pour avancer dans la collecte qui, comme chaque année, débute à partir de la mi-novembre dans la région de Béjaïa. Selon les régions, tout est lié au degré de maturité des olives. L’olive ne doit et ne peut être cueillie qu’au stade de sa pigmentation en noir. Décrétée ouverte depuis le 20 novembre dernier, la campagne a commencé en même temps pour tout le monde. Dans les villages, ce sont les comités qui se sont chargés d’annoncer le coup d’envoi. Tout contrevenant à la règle est puni par une amende à verser à la caisse du village. Avec plus de 50 000 oliviers, la wilaya de Béjaïa produit ces dernières années un quart de la production nationale d’huile d’olive. Vieillies, rabougries, touchées par les incendies, mal entretenues, beaucoup d’oliveraies dépérissent sous les yeux de leurs propriétaires. Qu’à cela ne tienne! Béjaïa garde sa position de leader national. A la faveur du retour du soleil, qui coïncide avec la grève générale et par la suite les vacances scolaires, des familles entières : femmes, hommes et enfants sont dans les champs. On s’attelle à la récolte de la moindre olive tombée des oliviers. Il faut faire vite. Le temps risque de se gâter. Alors que le gaulage se fait par les hommes, les femmes et les enfants s’occupent du ramassage et de la cueillette lorsque certaines branches d’oliviers sont à portée de main. Avant le coucher du soleil, les olives sont emballées dans des sacs, puis transportées aux domiciles, à dos d’âne ou en voiture, pour y être stockées jusqu’à la fin de la récolte. Ce n’est qu’après que l’on commence à penser à la trituration. A chacun son choix. Certains préfèrent les huileries traditionnelles qui, dit-on, donnent de l’huile plus dense et d’une haute qualité, d’autres choisissent le système d’huileries modernes. Mais le souci de maintenir intactes toutes les vitamines et les substances définissant le goût de l’huile d’olive reste une préoccupation.

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