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Récolte d’huile d’olive

18 millions de litres mais...

Les statistiques cachent mal la difficulté de moderniser cette filière dans la wilaya de Tizi Ouzou.

Les services de l’agriculture de la wilaya de Tizi Ouzou annoncent une production estimée à 18,248 millions de litres d’huile d’olive pour cette présente récolte 2019-2020. Des prévisions très optimistes mais qui cachent les réels problèmes vécus par ce secteur qui ne parvient, hélas, pas, à décoller. Connaissant la destination de ces millions de litres produits, cette production annoncée n’est que de la poudre aux yeux. Après la fin de la récolte, on cessera de parler jusqu’à la prochaine récolte avec d’autres statistiques sans avoir, au préalable, expliqué la destination de la production. Mais où va donc l’huile d’olive produite? Une chose est sûre et quasi certaine, les 18,248 millions de litres produits disparaissent et n’apparaissent nullement dans les circuits commerciaux locaux ou nationaux. A l’exception de quelques rares producteurs qui parviennent tant bien que mal à placer leur huile, sans label ni certification fiable à cause de l’absence du taux d’acidité sur les emballages, la production disparaît dans la nature. Finalement, les statistiques ne sont que des effets d’annonce pour dissimuler l’échec. L’échec de parvenir à la commercialisation de l’huile d’olive dans les normes et standards internationaux édictés par l’OIC. Où va donc cette huile produite ? Pour connaître la destination de cette production absente dans les marchés, il faut se rendre sur le terrain, loin des feuilles Excel et des statistiques. On découvre alors la destination de l’huile dans les 450 huileries réparties à travers la wilaya. Sur les lieux, nous découvrons des tas de sacs arrangés en lignes portant chacun le nom du propriétaire. Chaque tas regorge de dizaines de sacs où se trouve l’olive récoltée. Chacun son tour, le propriétaire de l’huilerie passe à la trituration du contenu des sacs et met l’huile dans des fûts qui portent aussi les noms des propriétaires. «Chaque famille récolte ses olives, les achemine vers l’huilerie et vient récupérer son huile une fois les olives triturées. Une petite minorité paye la trituration en litres d’huile. Les gens préfèrent garder la totalité de leur production à la maison», nous explique un propriétaire d’huilerie. Voici donc, la destination de la production découverte. Chaque famille récupère son huile après trituration des olives récoltées dans ses champs. Cette production est ensuite gardée jalousement dans des fûts à la maison pour les besoins familiaux. Une petite quantité peut être vendue au bouche, à, oreille en cas de difficultés financières durant l’année. Aussi, aucun producteur ne peut disposer de quantités suffisantes pour aller vers la commercialisation et la mise en emballage. Les prix pratiqués en cas de vente, allant jusqu’à 800 dinars le litre empêchent toute solution de commercialisation de masse.Enfin, ce constat fait que les statistiques ne sont plus que de la poudre aux yeux qui cache mal la difficulté de moderniser cette filière dans la wilaya de Tizi Ouzou. Le morcellement des terres et par conséquent des oliveraies est un sérieux problème sociologique qui dépasse de loin les services de l’agriculture.

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