L'Expression

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S’exprimant, hier, sur l’incident du report de la rencontre à Alger

Paris tente l’apaisement

Cet «incident» allait insidieusement installer le doute et un manque de confiance au cœur d’une relation que les deux présidents voulaient saine et exemplaire.

La poussière n'est pas encore retombée sur l'arène algéro-française après « l'incident» du report, jeudi dernier, du Comité intergouvernemental franco-algérien, que Paris réagit en jouant la carte de l'apaisement. La France souhaite un «apaisement» dans la relation avec Alger a déclaré, hier, le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune. Pour signifier que les ponts sont loin d'être rompus entre les deux pays, le responsable français, qui s'exprimait dans l'émission «Le Grand Jury» des médias RTL/Le Figaro/LCI, a révélé que le ministre des Affaires étrangères «Jean-Yves Le Drian qui a eu des contacts, ces derniers jours (avec son homologue Sabri Boukadoum), en aura dans les prochains jours», sans détailler la nature de ces contacts ni préciser leurs délais. Plus rassurant, Clément Beaune a réfuté, par ailleurs, toute «tension» entre la France et l'Algérie autour de la visite de Jean-Castex, annulée officiellement en raison de la crise de la Covid-19. «Le fait qu'il n'y ait pas pu y avoir cette rencontre de haut niveau entre les deux gouvernements n'est pas liée à une tension entre la France et l'Algérie, mais à la situation sanitaire qui ne permettait pas au gouvernement français d'aller en grand nombre en Algérie», a-t-il dit. L'Algérie a pris connaissance de cette réaction officielle de la France, mais ni la classe politique ni les médias ne semblent convaincus par l'argument sanitaire avancé par les autorités françaises pour justifier leur faux bond. Le « bouclier de la Covid-19», brandi encore une fois, ne passe pas à Alger. C'est plutôt le «dégraissage» de la délégation française qui a irrité au plus haut point les autorités algériennes. Ces dernières considèrent en effet, que réduire la délégation à un smig de représentativité (seulement deux ministres au lieu des 10 prévus initialement), est une manière de bâcler de lourds dossiers qui s'amoncelaient depuis 3 ans. Les deux ministres faisant partie du voyage à Alger avec Jean Castex, sont Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, ainsi que Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères. Point trace du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin qui devait pourtant traiter, avec ses homologues algériens des nombreuses questions en suspens et urgentes: la communauté algérienne établie en France, les sans-papiers, la grande mosquée de Paris, la circulation des personnes... C'est ce qui a agacé Alger en dépit de la volonté française de minimiser l'incident par sa réaction d'hier. Pour autant, tout n'est pas perdu afin de rattraper le coup. À la seule condition d'agir vite, face à la nouvelle donne. Car décaler la réunion «aux quelques prochains mois», comme l'a indiqué le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, est aux yeux des observateurs, une autre manière de botter en touche. Pourquoi? Car passé le mois de septembre, toute l'activité politique française sera mise en sourdine et les regards seront exclusivement braqués sur l'élection présidentielle dont l'issue est incertaine.
L'on n'aura que pour la présidentielle et, sauf questions urgentes, les affaires internationales seront reléguées au second plan. Le mieux aurait été de cadrer ce rendez-vous à la fin du mois sacré de Ramadhan et avant les grandes vacances. Cette marge de manoeuvre est acceptable pour les deux parties afin d'affiner les préparatifs, notamment pour Alger dont l'ambassadeur Mohamed-Antar Daoud présentera, dans les tout prochains jours, ses lettres de créance à l'Elysée. Ni Alger ni Paris n'ont intérêt à se confiner dans des rapports de force stériles. Cet «incident» du report allait insidieusement installer le doute et un manque de confiance au coeur d'une relation que les deux présidents, Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron voulaient saine et exemplaire.

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