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Adléne Denni, startupeur, à L'Expression

«Nous faisons toujours face à la bureaucratie»

Adlène est le fondateur de plusieurs start-up. Il est aussi co-fondateur du site de mise en relation entre start-up (start-up Algérie). Actuellement directeur de recherche et développement au niveau d'une entreprise privée, il nous parle de l'écosystème numérique en Algérie. Il évoque les potentialités du pays dans le domaine de l'économie 2.0 et assène ses vérités sur les freins qui continuent de «brider» l'épanouissement de nos jeunes loups. Appréciez- plutôt...

L'Expression: Bonjour Adlène, depuis l'arrivée du président Tebboune à la tête du pays, les start-up sont devenues une des priorités du gouvernement. Pensez-vous que ce modèle d'entreprise puisse réussir en Algérie?
Adlène Denni: D'abord, il faut comprendre la définition d'une start-up. Il faut savoir que cela désigne initialement une entreprise naissante. Les grandes entreprises d'hier, sont les start-up
d'aujourd'hui. À titre d'exemple, Samsung, Microsoft, Apple, Toyota,...étaient des start-up à leur création. Aujourd'hui, ce terme s'est un peu plus «rétréci» en désignant particulièrement les entreprises naissantes ayant pour intention l'innovation à la croissance rapide. Donc dans l'absolu, c'est un grand oui! Surtout que ce type d'entreprises a pour faculté de s'adapter rapidement aux embûches qu'il peut rencontrer durant sa croissance. L'arsenal d'une bonne start-up est composé d'une aptitude particulière à l'adaptation, d'une croissance rapide et en dernier recours au basculement. En théorie, oui. Un bon startupeur peut réussir partout, mais en pratique, c'est autre chose. D'autres éléments entrent en jeu. Ils poussent souvent à l'abandon. D'où le fait que la moyenne de vie d'une start-up soit de 1 à 18 mois alors que 90% d'entre elles échouent dans les
4 premiers mois. Mais dans les 10% restants, on peut avoir le Facebook ou le Tesla de demain...

Avons-nous les compétences qui peuvent relever ce défi?
Voyez-vous, les plus aguerris des archers ne peuvent devenir champions sans leurs flèches. Certes, il est indéniable que l'Algérie dispose de jeunes talents très compétents dans le domaine du digital. Beaucoup d'informaticiens sont devenus des références mondiales dans leurs domaines, ce qui montre que les talents ne manquent pas. Mais les diamants restent des pierres si elles ne sont pas façonnées. Comme je l'ai déjà dit, il y a des éléments externes qui entrent en compte. Pour moi, cette question ne peut ainsi avoir de réponses tant que nous n'avons pas les moyens d'exprimer ses compétences... Néanmoins, ces dernières années, il y a de beaux exemples de réussite qui sont en train de montrer la voie aux jeunes loups. La plus marquante est bien évidemment YATechnologie qui a réussi à disrupter les transports avec son application VTC Yassir. Il y a aussi Freehali.com ou encore Batolis, qui à mon avis sont des exemples à suivre.

Comment jugez-vous les mesures prises jusqu'ici par le gouvernement?
Il s'agit presque exclusivement de mesures d'allègement économique rendant la création d'entreprise moins chère et sa fructification rapide. C'est bien! Mais ce sont des solutions à des problèmes auxiliaires. Nous devons toujours faire face à la même bureaucratie approximative, l'imitatrice est à l'affût de la moindre incompréhension pour un refus de dossier. L'économie numérique en est toujours au même stade. L'exemple le plus frappant est l'exagérée procédure afin de bénéficier du paiement électronique et ses coûts qui ne sont pas à la portée de ces jeunes entreprises. Il y a certes, le fonds de financement des start-up qui est une avancée notable, mais la crainte est de voir répéter le modèle de l'Ansej ou l'Angem. Sur papier, ils sont parfaits, mais la mauvaise gestion les a déviés de leur objectif et a bridé leur potentiel. Cependant, si le nouvel organisme arbore une meilleure gestion, toutes les chances sont de notre côté pour voir de grandes start-up émerger!

Quels sont, selon vous, les vrais blocages de l'émancipation de ce type d'entreprises?
Comme je ne cesserai de le répéter, il y a le problème de la bureaucratie dans la gestion de ce dossier. Il y a également l'absence d'une économie électronique et d'un e-paiement globalisé. Ce qui fait que très peu de domaines du digital peuvent se développer en dépit d'un moyen de bénéfice très simple et efficace. De plus, nous manquons considérablement d'expérience dans le domaine. Jusqu'à aujourd'hui on ne connaît pas de vrais experts, donc, pour l'instant, les problèmes rencontrés sont naturellement en place à cause d'un marché atypique et pas encore mature.

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